Récap des États généraux des festivals : alors, quel avenir pour le secteur ?
Le week-end dernier (2 et 3 octobre) étaient organisés les États généraux des festivals à Avignon, un évènement initié par la ministre de la Culture Roselyne Bachelot pour rencontrer les professionnels du spectacle vivant et trouver des solutions collectivement.
Cet été, suite aux rencontres entre gouvernement et professionnels de la culture à propos du plan de relance post-Covid, Roselyne Bachelot avait décidé de la tenue d’États généraux pour repenser les modalités des 3 000 à 6 000 spectacles et festivals qui ont lieu en France chaque année. Comme elle précisait au Monde début septembre, la réflexion motrice de l’évènement devait être la suivante : « Comment vont-ils [les festivals] affronter la donne sanitaire, les enjeux écologiques, financiers, la question des intermittents et des bénévoles ? »
Quelles mesures ont donc été annoncées ?
Pour les festivals, l’enveloppe spéciale de 10 millions d’euros (créé durant l’été) va être prolongée en 2021 et redotée de 5 millions d’euros supplémentaires. « Si ça ne suffit pas nous reviendrons à la charge », a ajouté la ministre de la Culture, comme le rapporte La Croix. Aussi, les frais de sécurité des festivals seront payés par l’État, au moins jusqu’au 31 décembre 2020, suite à un moratoire sur la circulaire Collomb, qui impose aux festivals de prendre en charge les coûts (très conséquents) du déploiement des forces de l’ordre aux abords des évènements. La ministre s’est dite prête à prolonger ce moratoire « si les choses ne se dégageaient pas ».
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Chômage partiel pris en charge et fonds de solidarité augmenté
Au delà des festivals, d’autres décisions pour l’ensemble du secteur culturel ont été annoncées : le chômage partiel continuera à être pris en charge à 100 %, le régime de l’intermittence sera soutenu jusqu’au 31 août 2021, et le fonds de solidarité pour les entreprises du secteur culturel passe de 1 500 à 10 000 € mensuels. Aussi, les prêts bonifiés garantis par l’État pourront être prolongés pendant six ans.
La ministre a également rappelé qu’un mécanisme de compensation avec une enveloppe de 100 millions d’euros avait été décidé pour combler les billetteries souffrant des jauges limitées à 1 000 spectateurs.
En résumé, l’industrie des festivals est toujours sous perfusion. Un geste essentiel de la part du gouvernement mais qui n’augure toujours pas la reprise d’activités – logique en cette période de seconde vague d’épidémie.
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Le prochain rendez-vous des États généraux aura lieu au Printemps de Bourges en mars 2021, si la situation sanitaire le permet d’ici là : « Je croise les doigts pour ce que rendez-vous puisse se tenir. Mais la situation reste marquée par une profonde incertitude » a déclaré Roselyne Bachelot.