Tsugi Podcast 596 : Eliott Litrowski
Fort de sa collaboration avec Voiski sur un track en soutien au club berlinois Paloma il y a deux mois, Eliott Litrowski revient aujourd’hui avec un tout nouveau podcast pour Tsugi. Un mix aux accents house, electronica, techno et new wave.
Révélé sous l’égide du label Cracki Records, Eliott Litrowski, (fondateur de Fuego International avec Christophe Amor alias Krijka) navigue entre les genres. Ses transitions entre italo disco, new wave ou house plaisent et s’inscrivent parfaitement avec ce que défend le label. Après deux sorties récentes sur Permanent Vacation (« Spray » sur Permanent Vacation 6) et sur Bordello A Parigi (« The Little Optimist » sur la Various Artists Diamonds In The Night Vol. 1), c’est avec Voiski qu’il s’associe le 5 juin dernier. Les deux compères sortent «Espace Supertemporel », de Paloma Vs. Virus 003, compilation de 23 tracks qui sonne comme un coup de pouce pour le petit club berlinois, qui tente tant bien que mal de survivre en ces temps difficiles. Aujourd’hui, il signe le Podcast 596 pour Tsugi, et nous raconte son expérience danoise, son impression sur l’italo disco, et ce qu’il a en tête pour l’avenir.
Tu aimes jouer disco et italo mais ici, ton mix semble moins implanté dans cette veine. Dans quelle idée l’as-tu construit ?
J’aime constamment mélanger les styles et ici je pose de l’electro, de la house, un peu de techno, puis je finis sur de la new wave. J’ai essayé de jouer comme lorsque je me produis en outdoor. En ce moment, pour faire danser les gens, c’est compliqué et je suis moins porté vers le disco et l’italo ces derniers temps, j’écoute plus d’électro. Il y a un peu de summer quand même dans ce mix et aussi un peu de winter parce que la rentrée arrive vite. On va dire que je suis en mode transition (rires).
En ce moment tu es à Copenhague, comment se porte la scène électronique là-bas ? Tu arrives à t’y identifier ?
Elle est 140, 150 bpm ! (rires). C’est une petite ville mais il y énormément de bons artistes. La scène techno et trance est hyper présente et très reconnue dans le monde entier, après, côté électro, c’est un peu moins développé et davantage de niche avec des artistes comme Solid Blake par exemple. Pour les infrastructures, on n’a pas énormément de lieux pour accueillir différents types de soirées. Il y a deux clubs qui marchent bien ici : le Jolene Bar et le Ved Siden Af. Il y a, en revanche, plein de warehouses, et d’open-airs, notamment en forêt. Je me produis plus en dehors de Copenhague, mais j’ai pas mal joué au Jolene (disco/house) ainsi qu’au Ved Siden Af qui est plus orienté techno sur le papier, mais c’est comme partout, le mélange de sonorités est apprécié au contraire. J’y ai déjà mixé électro, house et italo, fait des closing de 5 à 10 heures et joué avec Voiski en back to back.
Justement, à propos de l’italo disco, on observe un retour en force depuis quelques années, d’où vient ce retour selon toi ?
Ça vient pas mal de la mouvance de la Hague en Hollande (Mixed Up In The Hague vol.1 d’Intergalactic FM sorti en 2000 a grandement participé à la démocratisation de l’italo disco en Europe), qui a rendu le genre plus populaire qu’il ne l’a été autrefois en Italie. Cela en grande partie grâce à la radio Intergalactic FM qui a toujours joué italo et électro et c’est à ce moment là où il y a eu de l’intérêt et que ça a «pété ». Les gens se sont rendus compte que tous les bons disques d’italo n’étaient plus en Italie mais en Hollande. L’italo est un genre particulier : 70 % des disques sont merdiques, les 30 restants sont extraordinaires. Je me pose aussi une question : est-ce que c’est cool de jouer uniquement de l’italo en soirée ? Les musiques d’aujourd’hui sont des coutures, et c’est ce qui est chouette, c’est important d’avoir des artistes qui arrivent à expérimenter cela.
Quels sont tes projets pour la suite ?
Déjà, il y a eu quelques bonnes sorties cette année sur Permanent Vacation et sur Bordello A Parigi. Puis il y a eu les morceaux avec Voiski, on était content de celui pour Paloma qui est un bon mélange de nos deux univers, donc on va essayer de penser à un projet commun. J’ai aussi un EP qui va sortir, peut-être en fin d’année mais on y réfléchit car avec la situation actuelle, je me demande si ce n’est pas un peu tôt.