La passion méconnue de Claude VonStroke : les comics
C’est une année faste pour Claude VonStroke : le DJ et producteur de house californien sort un nouvel album, Freaks and Beaks, dont la sortie coïncide avec les quinze ans de son label Dirtybird. Pour cette occasion, il publie un coffret-livre retraçant son histoire, avec disques, photos et artworks. Un projet parfaitement logique, puisque sous le costume de Claude VonStroke se cache Barclay Crenshaw, grand fan de comics.
Article issu du Tsugi 131, disponible à la commande en ligne.
« Je ne sais plus exactement combien j’ai de comic books, mais ce n’est pas délirant. Je dois en avoir moins de 1 000. J’ai commencé à les collectionner à l’âge de onze ans, mais je me suis arrêté pendant très longtemps. Je m’y suis remis ces trois dernières années. J’ai arrêté de boire de l’alcool environ au même moment, et à la place je me suis de plus en plus intéressé aux comic books. Ça fait sens, d’une certaine manière. Enfant, j’étais un nerd : les comics étaient populaires, c’est sûr, mais je ne pense pas que les gens en possédaient autant que moi. Quand j’ai eu 13 ou 14 ans, j’ai revendu toute ma boîte de comics à mon frère, qui a deux ans de moins que moi. Il les a gardés pendant environ trente ans, et il y a un an, il les a tous ramenés chez moi. Nous les avons fait noter (pour déterminer la valeur d’un comics, outre sa rareté, on lui attribue une note sur 10 selon son état, ndr) et ils étaient en très bon état, des 9,8 ou 9,6. Il y avait les Wolverine numéros 1, 2, 3 et 4. C’était vraiment agréable de pouvoir retrouver une connexion avec mon frère grâce aux comic books que l’on collectionnait enfants. Aujourd’hui, il en a moins que moi, même s’il aime toujours beaucoup ça. Il me soutient dans ma collection.
« Je pense que j’aime les mêmes personnages dans les comic books et dans la musique. »
Ma période favorite est l’âge de bronze (période de production de comics s’étendant du début des années 1970 à 1986, ndr). J’adore Wolverine, mais aussi Moon Knight ou Malicia des X-Men. J’aime les personnages qui ont des problèmes personnels. Ce sont surtout des comics édités par Marvel, avec des superhéros. Je n’ai pas beaucoup d’autres comics issus d’autres âges, mais il m’arrive d’avoir des surprises en cherchant de nouvelles pièces pour ma collection. Je suis tombé par accident sur de vieux numéros des X-Men, que je ne cherchais pas forcément. Mon idéal serait d’avoir tous les X-Men du numéro 1 jusqu’au 350, mais je n’ai même pas le premier ! Il se vend à 700 000 dollars. (rires)
J’ai dépensé de l’argent dans cette collection, mais pas une fortune, uniquement pour quelques comics que je veux vraiment avoir. J’ai peu de pièces rares, si ce n’est un exemplaire du numéro 180 de Hulk, qui contient la toute première apparition de Wolverine, dédicacé par trois des quatre créateurs. J’ai aussi collectionné des comics plus récents, comme les Immortal Hulk ou Powers Of X, un spin-off de X-Men, mais je n’en ai pas beaucoup. Je suis bloqué dans les années 80. Même dans la musique : j’adore le hip-hop des années 80 et 90, et j’adore les comic books de cette période. Je dois avoir un problème. (rires)
Je pense que j’aime les mêmes personnages dans les comic books et dans la musique. Il y a un lien, même si je ne sais pas vraiment comment l’expliquer. Ils viennent plutôt de l’underground. Je n’aime pas trop Superman, par exemple, et si Superman est David Guetta, Moon Knight serait plutôt Damian Lazarus. (rires) Je ne peux pas l’expliquer mieux. Il y a une autre connexion : depuis que je collectionne les comic books, j’ai toujours aimé leurs couvertures, ce qui m’a amené à aimer un certain type de peintres et de dessinateurs. C’est comme ça que j’ai embauché certains artistes depuis sept ans au sein de mon label Dirtybird. Ils ne font pas exactement du comic book, mais je peux voir le rapport. »
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Article issu du Tsugi 131, disponible à la commande en ligne