Qui était George Floyd, ancien rappeur dont le meurtre enflamme les États-Unis
George Floyd a été tué le 25 mai dernier lors d’une intervention policière à Minneapolis aux États-Unis. S’il est aujourd’hui une figure tristement symbolique des violences de la police américaine, il était auparavant Big Floyd, un rappeur d’Houston qui aura notamment collaboré avec le légendaire DJ Screw.
Il existe un phénomène tragique liée aux artistes. Pour certains, c’est lors de leur décès que leur popularité atteint son apogée. Le new-yorkais Pop Smoke, Juice WRLD, Lil Peep ou Nipsey Hussle n’en sont que des récentes démonstrations. S’il n’a jamais été un rappeur célèbre et que son décès a surtout réveillé la colère de la population américaine contre l’extrême violence de la police et le racisme, le passé du rappeur George Floyd alias Big Floyd a resurgi de biais.
Tandis que son meurtrier, l’officier de police Derek Chauvin, a été inculpé vendredi 29 mai pour « meurtre au 3e degré » (homicide involontaire) et « d’acte cruel et dangereux ayant causé la mort » (passibles d’un maximum de 35 ans de prison), le nom et le visage de Floyd se sont vus affichés dans les rues, brandis lors d’émeutes qui éclataient dans tout le pays, devenant de fait un martyr d’un racisme encore trop répandu et des violences policières encore trop nombreuses aux États-Unis.
George Floyd était Texan. Il est arrivé à Minneapolis en 2014, selon l’un de ses amis d’enfance interrogé par le Guardian. Né en Caroline du Nord, c’est à Houston qu’il grandit et aura vécu la plupart de sa vie. Après un passage en Floride, il retourne à Houston pour débuter sa carrière de rappeur. De par sa carrure massive, il choisit comme nom de scène Big Floyd, surnom qu’on lui prêtait déjà au lycée. Il est l’un des premiers membres du collectif texan de rap Screwed Up Click, dirigé par l’icône feu DJ Screw, aux côtés de Big Hawk, Big Mello, Big Moe, Big Pokey ou encore Trae the Truth. L’ancien rappeur a d’ailleurs posé sa voix sur certaines mixtapes du DJ, avant de sortir un album, en groupe cette fois-ci. En 2000, avec Presidential Playas, il sortait Block Party.
S’il n’a pas réussi à s’imposer comme rappeur, George Floyd aurait pu avoir une trajectoire bien différente dans le sport, où il était considéré comme prometteur. Au lycée, il se distingue par ses performances dans l’équipe de football américain. Une image d’archive montre le jeune George Floyd réaliser un touchdown en 1992.
Here’s George Floyd scoring a touchdown in ‘92. What a play. Yates HS game hero.
Probably seems like a lifetime ago to Floyd’s family and friends.
Now, they’re planning his funeral while protestors march in his name. #georgefloyd #abc13 https://t.co/v7hWULfled pic.twitter.com/S5RLFM1Pwh
— Courtney Fischer (@CourtneyABC13) May 27, 2020
Toutefois, c’est par le basket qu’il approcha de plus près le Graal de devenir sportif professionnel. Il dut déménager d’Houston pour la Floride, où il y décrochait une bourse. À son retour au Texas, il se mit au rap, mais son incarcération l’obligea à marquer une pause. En effet, en 2009, il avait écopé de cinq ans de prison après avoir plaidé coupable d’un « vol à main armée » ; avant d’emménager à Minneapolis où, selon son ami d’enfance Christopher Harris interrogé par le Guardian, il « voulait recommencer à zéro, prendre un nouveau départ. Il était heureux de ce changement. »
En hommage à sa disparition et pour protester contre les violences policières, l’industrie de la musique s’est mise à l’arrêt en ce mardi 2 juin. Comme le souligne France Info, Sony Music, Warner Music Group et Universal Music vont ainsi participer au « Black Out Tuesday », « une journée pour observer, prendre contact et s’organiser », selon un message publié lundi par Universal Music.