Confiné.e.s avec… Marina Trench
Alors que le déconfinement approche progressivement, les musiciens, comme le reste de la population, sont toujours bloqués chez eux. Nous leur avons demandé comment ils occupent leurs journées, avec au passage quelques recommandations culturelles. Aujourd’hui, c’est l’artiste Marina Trench qui se prête au jeu.
Où es-tu en ce moment ?
Actuellement chez moi en région parisienne, confinée depuis quelques semaines avec mon copain et mon chat. Et présentement sur mon canapé, ordinateur sur les genoux.
Quel est le livre que tu lis actuellement ?
En ce moment, je suis sur un très joli livre que l’on m’a offert, Motown aux éditions Textuel par Adam White. Je ne suis pas très roman et je préfère les livres plus visuels ou théoriques sur l’art en général. Celui-ci est un bon compromis entre écriture et image – avec une approche sociologique, des photos documentaires et de belles images de pochettes de disques du label Motown.
Un album que tu viens de redécouvrir et que tu aimes écouter tranquillement, en entier, installé dans son canapé ?
Le superbe Alien de Larry Heard sur Black Market International. J’ai toujours été très fan de Larry Heard bien-sûr. Ce LP colle parfaitement à l’air du temps, à la fois relaxant et varié. Il est aussi inspirant d’un point de vue de la production car c’est un album assez hybride dans les influences.
Un disque pour danser dans son salon ?
Dance And Shake Your Funky Tambourine de Love Machine sur EMI Records. J’adore ce petit 45 tours Je l’avais acheté par hasard au Disquaire Day à Paris il y deux ans car j’avais flashé sur le titre et la pochette – au final je le joue assez souvent et la musique disco il n’y a pas mieux pour se redonner la pêche et danser.
Un film à revoir, parmi les classiques qui t’ont marquée ?
Opening night de John Cassavetes qui date des années 70 et dont je ne me lasse pas. Le cinéma de Cassavetes est très particulier et intrigant. Bonne immersion, surtout en ce moment, superbe histoire et émotions garanties !
Un jeu à faire en famille ou tout seul ?
Un grand classique – le Scrabbles bien évidemment pour se ménager un peu les neurones !
Un site Internet à fouiller ?
Toujours le même – Discogs, le Saint Graal – on peut vraiment y passer des heures et s’y perdre.
Un plat que tu aimes cuisiner ?
Je cuisine toujours avec grand plaisir à la maison, là je prépare une Parmigiana, une recette qu’une copine italienne m’a appris, j’adore les saveurs méditerranéennes.
Une activité que tu aimes faire ces jours-ci ?
Mes activités ne changent pas beaucoup de mes habitudes hors-confinement : musique, musique, musique (rires). En revanche, j’ai quand même plus de temps pour me relaxer, dorloter mes plantes et dessiner.
Tu as envie de faire quoi en premier à l’extérieur quand le confinement se terminera ?
Etant donné que je vis proche de Paris ce sera l’incontournable resto-terrasse avec des amis et plus tard quand on pourra bouger un petit peu plus loin… nager dans la mer.
Tu prépares quoi pour cette année ?
Pas mal de choses sont en route, tout d’abord des guest mixes pour des radio shows, le prochain à sortir sera sur Worldwide FM dans les jours qui arrivent. Un podcast également pour une chaîne hollandaise que j’adore au mois de juin. Côté production, c’est assez florissant, je bosse sur un remix qui devrait voir le jour sur un label anglais et également un nouvel EP qui j’espère verra le jour avant la fin de l’année sur un label que j’adore. J’essaie de garder le cap même si ça n’est pas évident de prévoir quoi que ce soit. L’énergie est quelque peu différente, le rythme des gigs te met dans une dynamique très forte. Réinventer sa routine n’est pas toujours évident mais je reste motivée.
Qu’espères-tu que ce confinement va changer dans nos vies ?
Tout d’abord une prise de conscience d’une manière collective. J’espère de tout cœur qu’après ce confinement le monde en général aura une plus grande empathie et que les gens seront plus touchés par des combats essentiels tels que la lutte contre les violences faites aux femmes et aux enfants, la bataille écologique, le problème de la surconsommation et je pourrais en citer tellement d’autres. De façon plus individuelle, repenser en général les méthodes de vie et la manière dont nous consommons, voyons les choses. Cela serait déjà quelque chose de positif.