Chronique : Bowerbirds – The Clearing
Bowerbirds pourrait être le groupe le plus agaçant de la Terre. Un duo/couple (Philip Moore et Beth Tacular) de Caroline du Nord, amateur de folk boisé et d’histoires naturalistico-chamaniques, qui se construit une cabane de ses petites mains pour satisfaire le fantasme du troubadour des forêts tout en ressemblant à deux mannequins American Apparel chantant des harmonies élégiaques. Ne hurlez pas au fake, l’ensemble fonctionnait à merveille sur les envolées de leur deuxième album, Upper Air, entre accordéon et guitare folk.
Aujourd’hui, Bowerbirds est officiellement trio (Mark Paulson ramène son violon), signe que le groupe de Raleigh voit plus grand. En découlent des arrangements plus grandioses (“Death Wish”) voire plus modernes (les grésillements électroniques de “In The Yard”) mais peu importe. Bowerbirds a toujours fait dans le poignant et pas dans l’ascétisme émotionnel et se laisser aller à ses envolées lyriques et à ses morceaux admirablement composés continue d’être un plaisir. À écouter au casque dans les transports, plein du sentiment adolescent d’avoir le cœur trop gros pour supporter l’absurdité du monde moderne pourri. (François Blanc)
The Clearing (Dead Oceans/Differ-Ant)