Chronique : VCMG – SSSS
On a beau tout tenter, impossible d’oublier ses amours de jeunesse. Prenez Martin L. Gore, leader naturel de Depeche Mode, et Vince Clarke, leader maximo d’Erasure et ancienne tête pensante des mêmes Depeche Mode. Trente ans après son départ du quatuor, ce dernier s’est mis en tête de produire un album dancefloor en collaboration avec son ancien comparse Gore, mais sans le rencontrer pendant la composition. S’ensuivit un échange de mails, jusqu’à ce que le puzzle prenne forme et ne soit masterisé par l’excellent Stefan Betke à Berlin (garantie d’un son de qualité). Voilà pour la genèse.
Si VC et MG ne possédaient un tel pedigree, pas sûr que notre curiosité eut été piquée. Deux quinquas qui se réinventent en fanas du son Berghain version synthés analogiques, cela reste pourtant un concept exotique affriolant, qui fait ses preuves sur les singles “Spock” et “Single Blip” (portés par d’excellents remixes). Sur la longueur, dix titres pied au plancher testent un peu les limites de l’exercice, mais on reste impressionné par la prise de risque de deux millionnaires qui n’ont plus rien à prouver. (Benoît Carretier)
SSSS (Mute/Naïve)