Chronique : Addison Groove – Transistor Rythm
Sous le nom de Headhunter, Antony Williams s’était niché sur les sommets de l’édifice dubstep. Il aurait pu se laisser porter et perpétuer la jeune tradition aux côtés de Skream ou Horsepower Productions, mais d’autres horizons l’attendaient. Courant 2010, sous sa nouvelle identité Addison Groove, il laissait échapper chez Swamp81 ses ambitions renouvelées avec “Footcrab”, qui remuait de violentes secousses la croûte continentale de la bass music. Avec Transistor Rythm, il n’a de cesse d’injecter dans sa musique des giclées de juke, et tout en observant certains mouvements de basses qui disent adieu à un dubstep résiduel, on constate que la production experte de notre homme s’est radicalement tournée vers une ghetto-tech-house aux accents UK garage, que l’on se risquerait à qualifier de footwork ultrasophistiqué.
Le plus marquant : ce bouclage insensé de très courtes structures qui brouillent parfois la perception du début et de la fin d’un pattern sans pour autant entraver cet irrépressible mouvement de tête. À la manière de l’Addison Locked Groove sorti il y a quelque mois chez 50 Weapons et qui prend rétrospectivement des allures de manifeste. Ghetto locked groove music. (Clément Fabre)
Transistor Rythm (50 Weapons/La Baleine)