Kompromat (Vitalic x Rebeka Warrior) : l’interview intégrale
À l’ère des fake news, Rebeka Warrior et Vitalic démarrent un projet dont le nom renvoie à l’époque, pas si lointaine, de la guerre froide, où l’espionnage semblait tenir lieu de diplomatie. Si les sonorités cold wave et les textes en allemand lui confèrent une certaine austérité, Traum und Existenz, se révèle à la fois intime, poétique et dansant.
Interview publiée dans le Tsugi 121 (avril 2019)
Les fidèles de Vitalic se souviennent sans doute de sa première collaboration avec Rebeka Warrior, “La Mort sur le dancefloor”, temps fort de Rave Age, son troisième album. L’un et l’autre occupent une place à part dans la scène française. Elle, moitié du duo électro-punk déjanté Sexy Sushi, chanteuse romantique et gracile de Mansfield.TYA et DJ dont les sets furieux taquinent le hardcore, sur les grandes scènes ou aux platines des soirées queer et underground. Lui, figure discrète de la musique électronique à la française, jamais vraiment là où l’on attend, s’est fait une place indéboulonnable sur les plateaux des grands festivals dans une débauche d’effets lumineux et de beats ravageurs. Alors que Rebeka Warrior tourne comme DJ depuis bientôt deux ans, semblant avoir mis en pause pour une durée indéterminée ses autres groupes, et que Vitalic achève sa dernière tournée, en réactivant son ancien pseudo Dima pour se reconnecter avec les petits clubs, ils nous révèlent leurs aspirations pour leur projet commun, l’un des plus excitants du moment. Rencontre avec Kompromat, deux musiciens, bien dans leurs baskets, à FGO-Barbara, la salle parisienne où ils préparent leur tournée.
Comment est née votre envie de faire un album à deux?
V : On s’était dit après “La Mort sur le dancefloor” qu’on pourrait refaire de la musique un jour… Je t’avais envoyé l’instru de “Niemand”, le tout premier morceau. Et petit à petit, on en a fait un deuxième, puis un troisième… Je pense qu’on avait tous les deux digéré nos projets solo et qu’on était prêts pour tenter quelque chose qui s’éloigne vraiment de Sexy Sushi et de Vitalic.
Rebeka, tu es connue pour bien fonctionner en duo, mais avec toi, Vitalic, on a l’image de quelqu’un de plus solitaire. Comment avez-vous travaillé?
V : Il n’y avait pas vraiment de formule : parfois je lui envoyais une boucle, elle la déconstruisait complètement, et me la retournait accélérée à 150 BPM avec des chœurs !
RW : Déso !!! (rires)
V : Sur chacun de mes albums, il y a des featurings. Mais avant, c’était mon morceau, mes concepts, mes idées. J’étais seul maître à bord ! Là, on a vraiment partagé les tâches, il n’a jamais été question que l’un de nous deux prenne le dessus. Même s’il y a eu quelques petites divergences, assez minimes finalement, tout a été fabriqué à quatre mains. On s’amuse bien ensemble.
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Comment est Vitalic dans le travail ?
V : Elle m’appelle le Führer!
RW : Ça veut tout dire ! Non, en fait c’était super agréable parce qu’à partir du moment où on avait trouvé notre son, tout est venu tout seul. En plus, j’ai pu suivre un stage accéléré en machines. Je le regardais travailler, je rentrais chez moi, je tentais de reproduire la même chose, et ça ne marchait pas ! Mais techniquement, j’ai pas mal appris, c’est clair.
Et toi, qu’as-tu découvert d’inattendu chez Rebeka ?
V : Ce qui m’a impressionné c’est la manière dont ça tombe quand elle a le fluide. Elle a des fulgurances créatives qui sont jolies à observer. Et malgré son côté bordélique, un peu “jeté” en apparence, j’ai découvert une musicienne assez pointilleuse. Sa façon de travailler les voix par exemple : parfois je lui disais qu’on pouvait dupliquer la même phrase dans l’ordinateur, mais elle entendait une différence, alors on gardait les deux prises. Personne n’entend rien, mais elle si !
Il y a une colère froide, sourde, qui dégouline de l’album, d’où vient-elle ?
RW : J’ai beaucoup exploité la colère chaude, où on brûle tout, où on dit tout. Aujourd’hui je suis passée à une autre phase, où j’ai plus envie d’exprimer cette violence et cette colère avec beaucoup de maîtrise.
V : On voulait donner du sens et de la profondeur à cette colère. On n’a plus l’âge de parler des choses dures sur le registre de la blagounette ! On avait tous les deux besoin de revenir à quelque chose de plus sec. Ce côté un peu froid, il est aussi amené par l’allemand.
En tant qu’auteure, quelles sont les spécificités de cette langue par rapport au français ou à l’anglais ?
RW : C’est vraiment comme aborder un autre instrument de musique. Les sonorités ne sont plus les mêmes. Je ne pouvais plus chanter avec les mêmes intonations, couper les mots au même endroit sans réfléchir. L’allemand m’a donné un tout nouveau rapport à la composition et au chant. C’était fantastique. Tout le monde dit que c’est froid et dur comme langue, mais moi j’ai trouvé ça assez génial à manipuler. Je ne suis pas sûre que ce soit si froid en fin de compte.
V : Dans le livret on a traduit les textes en français et en anglais. Les paroles sont belles et profondes et je trouvais ça dommage que seuls les Suisses, les Autrichiens et les Allemands puissent les comprendre ! C’est moi qui ai eu l’idée de l’allemand. J’avais fait “Niemand” avec ce petit riff de synthé qui me replongeait dans la fin des années 70, début 80, avec les expérimentations de DAF et de Robert Görl. J’en ai parlé à Julia, et elle m’a dit: “Bon, je ne parle pas allemand, mais je vais essayer.” Elle a donc écrit les paroles, elle a fait traduire, et ça marchait.
« J’ai beaucoup exploité la colère chaude, où on brûle tout, où on dit tout. Aujourd’hui je suis passée à une autre phase, où j’ai plus envie d’exprimer cette violence et cette colère avec beaucoup de maîtrise.”
C’est vrai qu’à l’image de DAF, on imagine parfaitement la musique de Kompromat dans un club moite et cuir. Vous le revendiquez ce côté sexy?
V : Rebeka est très sexuelle ! Tu ne peux pas t’en empêcher !
RW : Je transpire le sexe !
V : Je pense que ce qui est sexy aussi bizarrement, c’est la distance. Elle ne fait pas “la saucisse”, comme elle peut le faire dans Sexy Sushi, à sauter dans tous les sens et à balancer des conneries. Il y a une sorte de distance que moi j’ai toujours trouvée sexy chez DAF : le côté stroboscope, obscurité, transpiration, avec un performer un peu glacial comme ça.
RW : J’étais très curieuse de réussir à faire ça et j’adore jouer sur ce registre là. Ça me change.
Pourquoi avoir donné aux textes une dimension mystique et spirituelle ?
RW : Je ne voulais pas du tout une écriture du quotidien, genre “je vais en club, je prends de la drogue, je baise, je rentre”. Ça ne m’intéresse tellement pas ! Je lis pas mal de philosophie orientale et énormément de poésie, des trucs assez vieux comme Rainer Maria Rilke ou Thomas Mann. On voulait que ce projet soit de la broderie et on avait soif de spiritualité, de mysticisme. Je dis que je suis possédée quand j’écris, mais c’est aussi les éléments naturels qui reviennent pour parler de nous : les pierres, les montagnes… L’environnement est très présent dans les textes.
V : On avait envie de s’éloigner des thèmes très hédonistes ou très techniques de la musique électronique. Mais il n’y a pas non plus des milliards de mots et chaque morceau n’a pas un fleuve de concepts. C’est sur le principe des ritournelles.
Est-ce que c’est plus difficile d’écrire sans ironie ?
RW : Oui, c’est assez difficile d’écrire sans se cacher derrière quelque chose. Mais j’ai suffisamment pratiqué l’ironie.
Peut-on parler de second degré alors ?
V : Le second degré, on peut le trouver un tout petit peu dans les blips-blips que Rebeka a enlevés. Il reste à peine 2% de tous les blips-blips que j’avais proposés ! S’il y a un petit peu d’humour, c’est là qu’il faut le chercher, parce que c’est à la fois robotique et un peu désuet. Je voulais mettre un peu de Jacno, quand les synthés font ces petites mélodies qui ne sont ni joyeuses ni tristes.
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On entend du Crash Course In Science ou du Einstürzende Neubauten, y a-t-il des références hors musique à l’univers de Kompromat ?
V : Je dirais qu’à part la musique, on a ouvert nos chakras, en quelque sorte. C’est ce qu’on a vécu à cette époque-là qui a été le point de départ du disque. Plus quelques petites lubies. Par exemple, je m’étais dit que j’aimerais bien faire chanter une actrice qui n’est pas chanteuse, comme Serge Gainsbourg. Je cherche toujours à faire des choses que je n’ai pas faites.
Et vous avez invité Adèle Haenel sur “De mon âme à ton âme”, une très belle chanson d’amour en plein milieu du disque.
RW : C’est une chanson d’amour un peu mélancolique et très romantique. Je voulais vraiment que ce soit phénoménal, le plus beau titre du monde, tout simplement !
V : Je suis hyper content: c’est un de mes morceaux préférés. C’est un slow et un duo d’amour entre deux filles, ça ne s’était jamais fait ! C’est le seul rayon de soleil du disque.
Plus loin, on entend: “Chaque jour qui passe (et) mes paroles ont un peu plus le goût des cendres.” Là on est quand même bien au fond du gouffre !
RW : Oui et non ! Je vois du positif partout, je ne peux pas m’en empêcher. Tout le monde voit des trucs sombres, mais j’arrive quand même à voir un peu de lumière. C’est personnel.
Rebeka, tu prends des cours de chant baroque qu’est-ce qui te plaît dans cette musique ?
RW : J’aime beaucoup cette musique. Il y a des choses très répétitives, dans certains Stabat Mater, par exemple. On entend des basses continues, des motifs avec les mêmes notes qui reviennent tout le temps. C’est très mécanique. Je ne dirais pas que c’est du Crash Course In Science, mais pas loin, quoi ! Je n’écoute pas trop de pop, c’est ça qui m’intéresse. Je prends des cours de chant avec une femme qui est chanteuse baroque mais je ne veux pas chanter du baroque, alors on adapte. Je n’ai pas une voix très puissante. Il faut que j’aille chercher quelque chose qui m’est plus proche, c’est-à-dire colorer ma voix, parfois en chuchotant. J’ai envie de travailler sur des voix qui n’existent pas trop en ce moment, des voix plus ténues.
J’ai appris sur France Inter que, plus jeune, tu voulais être peintre. Comment décrirais-tu Traum und Existenz visuellement ?
RW : Déjà, il faut quand même que j’explique que je voulais être peintre, mais que j’étais très mauvaise ! Donc je m’abstiendrai de repeindre notre disque parce que ce serait de mauvais goût. L’album, je ne l’imagine pas tellement en peinture, mais plutôt en architecture : pour moi c’est du brutalisme (mouvement architectural d’après-guerre inspiré par Le Corbusier, ndr). Visuellement, c’est comme ça que j’imaginais nos notes. C’est pour ça qu’on a donné notre premier concert à Péripate. Des structures sans fenêtre, des ouvertures entre le béton et l’air, de la terre battue au sol. Sans oublier les lumières et la scénographie qui sont très importantes. Je suis très contente et assez surprise, d’ailleurs, parce qu’il y a des couleurs.
V: Au début elle voulait qu’on joue avec des lampes de poche ! Et je lui ai dit: “Tu ne veux pas une petite scéno ?” “Non c’est nul les scénos !”
RW : Au final, il y a des lasers verts. J’ai limité les couleurs mais je trouve ça super.
Est-ce qu’on peut parler de ce premier live à Péripate ? Pouvez-vous décrire cet endroit, littéralement sous le périphérique parisien à la Porte d’Aubervilliers ?
RW : C’est des anciens locaux d’EDF dans les pylônes du périphérique. Il n’y a pas d’horaires de fermeture et c’est un espace de liberté assez appréciable aujourd’hui.
V : Ça sort un peu des terrains classiques du clubbing. Il n’y a pas vraiment de règle : on peut faire tout ce qu’on veut tant qu’on respecte les autres ! Ça définit bien la nuit parisienne en ce moment. Ce n’est pas le même accueil qu’un club. Mais on n’y va pas pour vivre la même expérience.
« Le thème du Kompromat nous est un peu tombé dessus. C’est dans l’air du temps, mais au final ça parle drôlement de nous. »
Kompromat est un mot russe, qu’est-ce que ça veut signifie?
V : Un kompromat, c’est quand on essaie de ruiner la réputation de quelqu’un à travers des fausses preuves, comme des vidéos trafiquées, et c’est aussi une ingérence discrète dans la politique étrangère. C’est beaucoup arrivé pendant les élections aux États-Unis. Parfois c’est très grossier, avec des sosies approximatifs. C’est arrivé pendant l’élection présidentielle en France. C’est un thème qui nous est un petit peu tombé dessus. C’est dans l’air du temps, mais au final ça parle drôlement de nous.
RW : Pour moi, ça correspondait tout à fait à mon désir d’architecture. Ces bâtiments très haute sécurité où on entrepose des dossiers, avec la moitié cachée et beaucoup de trucs mystérieux… En Russie, on dit même qu’il y a des lignes de métro secrètes.
Vitalic, tu as réactivé ton pseudo Dima, pourquoi ?
V : Ce que j’aime bien dans l’idée de reprendre Dima, c’est qu’avec Vitalic, je fais essentiellement des albums, et c’est un gros chantier à chaque fois : trouver les concepts, les techniques, me lancer dans les vidéos, une scénographie… C’est ce que je préfère faire. Mais pour un petit temps j’ai envie de reprendre Dima pour faire quelque chose de moins conceptuel, de plus instantané, avec les machines, le milieu de la nuit, les clubs. Même s’il y aura quelques festivals aussi. Ce que je fais sous Vitalic habituellement, c’est Kompromat qui prend le pas. Je reprendrai Vitalic plus tard.
Rebeka, cela fait deux ans que tu ne fais que des DJ-sets en solo. Pourquoi avais-tu besoin de faire une pause avec Mansfield.TYA et Sexy Sushi ?
RW : Je n’ai pas pu composer pendant deux-trois ans. Mais j’étais comme asséchée. J’ai fait des DJ-sets parce que je n’ai pas arrêté d’écouter de la musique et j’avais envie de continuer à jouer. Mais pas à écrire ni composer. Il y a des moments où on a des choses à dire et il y a des moments où il faut fermer sa gueule ! On ne décide pas, c’est comme ça ! Je me suis remise à l’écriture grâce à Kompromat, la rencontre avec Pascal et la nouveauté de l’écriture en allemand.
Aujourd’hui la techno est partout, les DJs sont devenus des superstars, il y a aussi une forme d’uniformisation du son avec une techno souvent linéaire, assez froide… L’album de Kompromat est-il une réaction à ça?
V : Pour moi, oui. Mais tous mes disques sont une réaction à ça ! Quand tout le monde faisait de la minimale, j’ai fait un premier album qui était bien rock. À l’époque de Flashmob c’était la house de Crookers et compagnie, et moi j’ai fait du disco…
Après tu t’es fait piquer ton son par l’EDM !
V : Exact, oui. Là, c’était le moment le plus dur parce que je n’avais plus de son, puisqu’on me l’avait piqué pour en faire autre chose. Y a des creux et des ups, il faut accepter les deux. Maintenant ça ne me fait plus peur, mais c’est vrai qu’à l’époque c’était le cas. Mais bon, je ne cherche pas du tout à être dans l’ère du temps. Je pense que c’est aussi pour ça que ça fait vingt ans que je suis là. Je ne me suis pas mis dans les mouvements, je m’en suis inspiré parfois. Kompromat est là-dedans. Parfois je lis techno berlinoise à notre sujet, on n’est pas du tout là-dedans ! C’est un peu comme aux Jeux olympiques avec l’équipe de bobsleigh qui venait de Jamaïque : on ne voyait qu’elle ! Nous, on est un peu comme elle. On vient d’un pays où il n’y a pas de neige et on fait du bobsleigh !
Est-ce que tu t’amuses en soirée ?
V : C’est difficile de trouver des moments où je m’amuse vraiment. J’adore être au fond du club et danser avec mes amis. Parfois j’ai de bonnes surprises, mais au fond c’est quand même très rare. Parce que cette techno-là, déjà en 1993, je ne la trouvais pas terrible. Après, Jeff Mills est un pur génie même si je ne suis pas fan de sa musique ! Mais au fond, tous les suiveurs, j’appelle ça de la musique Alsa. Tu connais la pâtisserie Alsa ? Tu ouvres deux sachets, tu mets un œuf, tu rajoutes un verre de lait, tu passes au four à 180° et hop, tu as fait un gâteau ! Si je veux faire de la techno comme ça, il y a des banques de sons incroyables : on achète un kick, une caisse claire, une basse, et on peut en faire au kilomètre. Il y a quand même quelques tubes. “Your Mind” d’Adam Beyer et Bart Skils l’été dernier, j’ai trouvé que c’était un super morceau. Mais c’est quand même très au-dessus de tout ce qui sort de l’usine à techno en général. On me dit souvent : tes morceaux sont difficiles à mixer. Bah oui ! Ils ne sortent pas de la même usine donc ce n’est pas les mêmes sons, pas les mêmes techniques, d’ailleurs ce n’est même pas fait pour être mixé !
RW : Pascal est un peu à contretemps dans ces propositions. Moi j’ai toujours été hors du temps.
“Mais au fond, tous les suiveurs, j’appelle ça de la musique Alsa. Tu connais la pâtisserie Alsa ?”
Tu as réhabilité la scène gabber…
RW : Oui, j’en suis désolée. Maintenant je vais faire autre chose. J’ai grandi à Saint-Nazaire en écoutant des compilations Thunderdome. J’ai aussi beaucoup écouté Bérurier Noir. Je fais partie de cette scène rock alternative, punk, avec ces petites boîtes à rythmes qui ont aussi fait naître l’EBM. Ça vient de là pour moi. La techno, j’en ai écouté pas mal, mais c’est loin d’être ma seule référence. À Saint-Nazaire, il y a beaucoup de blockhaus où on organisait des soirées quand j’étais jeune. C’est là que tout a commencé pour moi.
Toi tu as grandi à Dijon, Vitalic.
V : Oui et c’était un haut-lieu de la techno. C’était même la folie ! On a eu Laurent Garnier très tôt. Il venait une fois par mois pour les soirées Wake-Up. Même les Daft Punk venaient donner la première de leur live à l’An-Fer (ancien club de Dijon, ndr). Il y avait beaucoup de raves dans les bois ou des endroits un peu incongrus. Il y avait plein de musiciens aussi, qui ont un peu disparu, mais, à l’époque ils étaient signés sur F Com, le label de Garnier. Ce n’était pas une ville ennuyeuse, loin de là !
Il y a sans doute une notion que vous avez en commun, c’est de ne jamais chercher à faire l’unanimité. Est-ce le secret pour durer ?
RW : Ce n’est pas du tout envisageable de penser qu’on va pouvoir réussir un projet en se projetant dans les attentes du public, c’est ridicule pour moi. Malheureusement, ça donne tout un tas de trucs qu’on entend à la radio et qui sont dégueulasses. Il faut exactement parler de soi et ne parler que de ça.
V : C’est le secret pour être en accord avec soi-même. C’est là où, à mon avis, on se définit en tant qu’artiste. Certains vont trouver qu’un performer doit donner ce que le public attend. Moi je ne suis pas bon là-dedans et quand j’ai tenté, je me suis rendu compte que ce n’était pas le plus heureux. C’est quand je me ferme complètement que je donne le meilleur de moi-même. Après on espère quand même toucher les gens avec Kompromat. Il n’y a pas d’arrogance dans la composition. La production est assez poussée mais ce n’est pas ce qui est mis en avant. Mais on n’a pas la volonté de passer sur Ouï FM ou sur Europe 1 !
RW : Ça me fait vraiment rêver d’écouter nos morceaux. C’est aussi le but recherché quand on écoute quelque chose : s’évader.
V : Allez on le dit ? C’est un voyage !
RW : C’est un voyage mental ! (rires)
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Retrouvez Kompromat en France :
- 22/02 : Wintower Festival
- 06/03 : Le Garosnow, Luchon
- 21/03 : Château Rouge, Annemasse
- 04/04 : Mytho Festival, Rennes
- 24/04 : Le Rocher de Palmer, Cenon
- 25/04 : l’Atabal, Biarritz
- 15/05 : Les 3 Elephants, Laval
- 26/06 : Le Magnifique Society, Reims
- 02/07 : Festival Beauregard, Hérouville