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7 janvier 2020

1997-2003 : les débuts euphoriques du label Versatile dans une vidéo d’archives

par Sylvain Di Cristo

Depuis 1996, Versatile tient une place bien particulière sur l’horizon électronique français. À l’image de son artiste phare, I:Cube, l’écurie de Gilb’R (Gilbert Cohen de son nom civil) a toujours été là sans vraiment l’être, comme une présence indispensable qui plane au-dessus de la mêlée. En 24 années d’existence, cet électron libre a sorti de l’ombre et défendu des artistes qui ont jalonné la scène électro française comme le déjà cité I:Cube (et son duo Chateau Flight avec Gilb’R) mais aussi Joakim, Etienne Jaumet (et son groupe Zombie Zombie), Pépé Braddock ou encore Ark. La French Touch n’a pas non plus résisté au raz-de-marée qu’a été le remix de DJ Gregory du titre « Sunshine People » de Cheek (qui n’est autre que DJ Gilb’R). Et même l’afrobeat ou le rap furent autant de terrains de jeux qui contribuèrent à brouiller les pistes d’un label curieux de tout.

En 1997, soit un an après la première release de Versatile – le Disco Cubizm d’I:Cube, qui fut ensuite remixé par Daft Punk – Gilbert Cohen acheta une caméra pour filmer autant sa progéniture que le succès qui suivi la sortie du disque, jusqu’en 2003. Quelques 17 ans plus tard, dans une vidéo mise en ligne avant Noël, le fondateur du label a compilé certains des plus beaux moments de cette période : « Il ne s’agit pas de nostalgie mais plutôt d’un carnet qui raconte les débuts du label : un temps d’innocence, de naïveté et de beaucoup de fun ! », écrit Gilbert Cohen en description de la vidéo. « Ça fait des années que je garde ces bandes et je me suis dit que c’était peut-être le moment de les digitaliser et accessoirement d’en faire un témoignage de ce qu’on a vécu à l’époque. »

 

Ça fait 24 ans que tu as fondé Versatile. Ça donne le vertige un peu, non ? Tu te dis quoi quand tu y penses ?

Gilbert Cohen : Le vertige est plutôt devant que derrière moi !

Es-tu fier du boulot accompli ? 

Oui car il me semble que j’ai réussi à réunir des personnalités très singulières, et ce pendant un certain temps. Certaines travaillent avec moi depuis le début. Je pense avoir su rester dans une forme d’harmonie (pas méditative mais plutôt professionnelle) qui a laissé de la place à quelques surprises, à des visiteurs du soir. J’ai réussi à faire ça tout en maintenant l’idée que je me fais d’un standard de production.  Mais je n’aime pas le mot « fier ». Je dirais plus que je suis surpris et opiniâtre.

Ton meilleur souvenir ce serait… ?

Clairement, les 15 ans du label à La Machine du Moulin Rouge, à Paris. Un moment de pure magie, du début à la fin. Même Joakim a dansé.

« Ne te pose pas (trop) de questions : avance. »

Ton petit secret perso qui pourrait expliquer la longévité de ton label ?

Peut-être que c’est justement parce que que je n’ai pas de secret que ça marche. J’essaie d’être honnête et empirique, et j’ai la chance d’être entouré par des artistes talentueux qui se challengent et qui me challengent.

Il y a eu un moment où tu as voulu tout arrêter ?

Arrêter, non. Mais, forcément, parfois il y a une lassitude à refaire sans cesse les mêmes trucs. Les trucs périphériques à la musique par exemple. J’aurais parfois envie que ce soit plus simple et que les gens arrivent à nous plus naturellement. Mais j’aime cette énergie et les gens qui m’entourent, au sens large (le deuxième cercle). 

Si tu devais résumer ces 24 ans de Versatile en une devise, ce serait laquelle ?

Ne te pose pas (trop) de questions : avance. 

Qu’est-ce que tu prévois pour la suite ? 

Le Stade de France avec I:Cube.

I:Cube sur Nova

Jeff Mills

RZA

Joakim (à gauche) et I:Cube (à droite)

Laurent Garnier

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