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29 août 2012

Chronique : I:Cube – “M” Megamix

par rédaction Tsugi

2003, le Pulp était ouvert, mère-grand criait “à l’aide” (c’était la canicule), toi, tu hurlais “aciiiid” (c’était le revival), la vie était douce et on s’injectait le 3 d’I :Cube jusqu’à la nausée sans se douter qu’on allait devoir affronter neuf ans de sevrage. Autant dire que l’affaire était entendue : son quatrième album serait un chef-­d’œuvre, et tant pis s’il fallait serrer les dents (avec 24 titres, on pouvait s’attendre à un tiers de remplissage), l’attente avait été trop douloureuse pour se contenter d’une semi-réussite. “M” Megamix n’aura pourtant besoin d’aucune indulgence : à 00’01’’, le disque démarre, à 1 ‘ 40’’, le baromètre du cool est pulvérisé, à 2’ 00”, on a rien de moins que l’impression de découvrir un substitut à l’oxygène. Le kick est sec (“Club Miniature”), la basse punitive (“Y.O.U.R.O.C.K.”), ça cogne, ça nappe et ça handclappe dans une ambiance bordéliquement soulful façon raid de sphinx volants entre Detroit, Barbès et la M25.

C’est plein de bouleversements vertigineux où des boucles shoegaze se font happer en plein envol par un beat cyclopéen qui finira écrasé sous une ligne de basse jouée par un type en espadrilles et costume blanc dans le Pigalle de 1983, haletant sous une nuit néon en rêvant à un avenir fait de sexe facile et de tabac brun. Bref, c’est le disque le plus brutal, jouissif et délicieusement frustrant (les moments de bravoure s’enchaînent à un rythme inhumain mais s’attardent rarement au-delà de dix mesures) que vous pourrez écouter cette année, c’est le retour du meilleur producteur que Paris ait jamais connu, c’est le nouveau I :Cube et puis c’est tout. (Lelo Jimmy Batista)

“M” Megamix (Versatile/Module)

 

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