Chronique : Jimmy Edgar – Majenta
Sur son troisième album, le très créatif (DJ, producteur, vidéaste, photographe, designer de mode) cadet de Detroit poursuit ses explorations futuristes et fortement sexuées. Avec une intention claire: faire oublier sa timidité en se dissimulant derrière les vapeurs ardentes de ses machines. Prenez “Too Shy”: dans cet hommage évident au “The Robots” de Kraftwerk (quasiment le même gimmick), il s’amuse à jouer de ses sonorités robotiques pour produire une musique plus moite et groovy que celle de ses aînés. Le reste du disque trouvera son unité en jouant de ce contraste habile entre rigidité synthétique et volonté constante de déséquilibrer pour faire danser. Le tout soutenu par un jeu d’errances vocales tantôt rebelles, tantôt érotiques.
Entre les accords dance, les synthés Korg à l’ancienne, les voix trancey et les beats déstructurés, Jimmy Edgar se cherche, change d’idée toutes les quatre mesures, bref, il s’éclate. Si Majenta déconcerte parfois par ses tentatives improbables de réconciliations des époques et des sons, on ne saurait reprocher à cet enfant de la techno de ne pas tenir en place! (David Jacubowiez)
Majenta (Horflush/La Baleine)