Chronique : Levon Vincent – Fabric 63
Il est l’un des principaux artisans du renouveau de la scène deep house new-yorkaise, délaissant le côté soulful et garage historique pour une approche plus techno, influencée par le minimalisme massif berlinois à la Berghain et dubby à la Basic Channel. Levon Vincent, présent sur la scène électronique américaine depuis quasiment ses débuts, a longtemps été un simple disquaire et un DJ dont l’aura n’avait guère dépassé l’île de Manhattan. Se sentant enfin prêt à passer à la production en 2002, il voit sa notoriété exploser en 2008 avec la création de son propre label Novel Sound. Depuis, il enchaîne dates autour du monde et sorties de classiques underground, tel “Man Or Mistress”, l’un des meilleurs tracks house de l’année passée.
Même si l’artiste a publié quelques podcasts ici où là, il manquait une corde à son arc, celle de la sélection mixée à l’épreuve du temps, sur support physique. C’est donc chez les Anglais de Fabric que cela se passe avec un mix à l’ancienne, réalisé sur vinyle, calé au millimètre et laissant les morceaux se développer dans leur longueur. On y retrouve beaucoup de proches du New-Yorkais – installé depuis quelques mois à… Berlin ! – comme Jus-Ed, Anthony Parasole, Black Jazz Consortium, Joey Anderson, DJ Qu ou le nouveau venu JM de Frias. Une sélection à la fois sombre, aérienne, groovy et massive, parfait instantané de cette house moderne et exigeante brillamment défendue par Levon Vincent. (Nicolas Bresson)
Fabric 63 (Fabric/Pias)