Ça sort aujourd’hui : vendredi 19 juillet
C’est vendredi, c’est jour de sortie ! Vu qu’il est parfois difficile de s’y retrouver avec tous les disques qui sortent chaque semaine, Tsugi a décidé de vous faciliter la tâche en vous faisant une petite sélection de galettes – LPs et EPs confondus – qui viennent de paraître et qui nous font vraiment envie : voici donc de quoi accompagner votre week‐end avec les mélodies planantes de Superpoze et Rodriguez Jr., les grondements de basses d’HELLCAT, la techno anglo-batave d’Absent et l’électro hybride de Qnet.
Various Artists — HELLCAT VOL. 1 [bbbbbb recors]
On n’était pas bien réveillés ce matin, puis on s’est mis à écouter cette nouvelle pépite de HELLCAT, antenne de bbbbbb records, et ça nous a remis d’aplomb. Si jamais vous cherchiez de nouveaux sons qui vous préparent au côté obscur du dancefloor, c’est ce qu’il vous faut. Et surveillez bien ce label, car HELLCAT s’apprête à sortir des morceaux faits sur mesure pour aller nighter. Le premier titre “Sober Raving” de la polonaise VTSS débute avec un rire d’enfant qui vient nous narguer suivi d’un grondement de basses et d’une belle cacophonie de percussions. Après vient le morceau de Cadency, surnom caché de Hector Oaks mêlant gros kicks, voix samplées obscures qui parlent de « manger de l’acier », d’où le titre “Eating Steel”. Troisième morceau, le jeune islandais Bjarki, à la tête de bbbbbb, s’associe à Kuldaboli pour un titre toujours techno, mais plus aérien. On se verrait bien l’écouter à la fin d’un set à 6h du matin pour apprécier le lever du jour. Enfin, le dernier titre accélère le rythme – mais alors vraiment – jusqu’à 160 bpm. Pas très bon pour les cardiaques, bien meilleur pour les galopeurs aguerris.
Absent — Animated EP [Beard Man]
Un pont s’est créé au-dessus de la Mer du Nord. Le pionnier de la techno britannique Mark Broom a invité Absent sur son label Beard Man ; le producteur néerlandais natif d’Anvers y livre Animated, EP technoïde sans concession. Tombé dedans quand il était petit, Yann Van Uffelen – de son vrai nom – développe une techno intense, profonde et sombre prête à ensorceler tous types de dancefloors. Le percussif bourdonnement mêlé à quelques feulements et une rythmique tech-house dans « Another Track », l’ambiance plus étouffée et sous-marine de « Anime », l’autoroute groovy qu’est « Thin Leaves »… Tout contribue à créer une atmosphère immersive et une véritable invitation à la danse. Un pur produit anglo-batave.
Qnete — Devils In The Dust [X-Kalay]
Inclassable. Ayant déjà officié pour de nombreux labels, dont Shtum, Smallville Records et Lobster Theremin, Qnete élit cette fois domicile chez les londoniens de X-Kalay, pour y livrer un impeccable EP. Sur Devils in The Dust, le producteur de Leipzig jongle avec les codes électroniques et les sonorités : l’acid house ouvrant le disque avec « Sand Progression », les accents progressif, two-step et même arabisants de « Atacama Behemoth », les rythmiques résolument trap de « Touching Down, Taking Off »… Tout est hybride et métissé, accouchant d’une musique très créative et admirablement produite. Difficile cependant de ranger le disque dans un étagère : faut-il choisir le rayon house, bass music ou progressive ?
Rodriguez Jr. — Malecón Azul [Mobilee Records]
Avec deux titres seulement, le nouveau disque de Rodriguez Jr. se consomme comme un encas, frais et parfait pour l’été. Malecón Azul est la première sortie du producteur français depuis son album émotionnel Baobab en 2017. Cette toute nouvelle galette s’ouvre sur une techno mélodieuse et planante avec un premier extrait éponyme. Le second titre, « Cluster #1 » explore des contrées plus sombres et minimalistes, en passant par quelques touches d’acid. Deux morceaux complémentaires que Rodriguez Jr. présente mieux que quiconque : « Normalement, tout commence en studio, mais ces deux morceaux sont nés sur la route, avec la chaleur du public et la fluidité de la performance live. Ils sont remplis de l’énergie qu’ils ont recueillie en tournée. Malecón Azul capture l’expérience intense et unique d’être sous le soleil, face à la mer, dans un endroit lointain qui se sent comme chez soi« . Taillé pour l’été, on vous l’avait dit.
Superpoze — La Source (Musique originale du film) [Combien Mille Records – Grand Musique Management]
Pour clôturer notre sélection des meilleures sorties du jour, on a décidé de s’installer bien confortablement et d’attraper un grand paquet de pop corns. C’est en effet de cinéma qu’il s’agit désormais. Il faut dire que le septième art n’a plus beaucoup de secret pour Superpoze. Après deux bandes-originales pour les films À voix haute (Réalisateur, 2018) et Frères Ennemis (David Oelhoffen, 2018), plus rien ne peut l’effrayer. Et certainement pas la composition de la musique de La Source de Rodolphe Lauga, dont la sortie dans les salles françaises est prévue pour le 24 juillet prochain. Un film qui suit la route d’un jeune homme souhaitant devenir surfeur, mais qui doit d’abord apprendre à nager… Pour marier ses productions à l’ambiance du long-métrage, le producteur français a donc dû confronter les thèmes de la peur et de l’eau en musique. Un pari brillamment réussi, dès le premier extrait « Tahiti ». Ainsi, tout l’album oscille entre mélancolie (« Seule ») et onirisme (« L’éveil », « The Endless Summer »). De quoi donner envie de plonger dans le grand bain.