Eurockéennes : le bras de fer continue entre Matthieu Pigasse et la préfecture de Belfort
Décidément, la saison des festivals est pleine de rebondissements cette année. Entre les cachots installés à Dour et un viol présumé au Hellfest, le festival des Eurockéennes, qui a eu lieu du 4 au 7 juillet, a également eu à faire à deux viols sur le camping et une large opération anti-drogues. Des actualités dignes d’un thriller.
Le festival des Eurockéennes de Belfort a dû faire face à un renforcement des contrôles de stupéfiants et des fouilles par les gendarmes sur le camping du festival, à l’entrée des scènes mais également au niveau de l’espace mécènes (ce qui est démenti par la préfète Sophie Elizéon). Petit détail : l’organisation du festival n’a pas été prévenue de cette opération. Et ça n’a pas plu à Matthieu Pigasse, le président des Eurockéennes. Il a donc écrit une lettre à la préfète.
Dans une interview à L’Est Républicain, l’homme d’affaires français explique avoir été sidéré de cette venue surprise des forces de l’ordre avec les chiens. Selon lui, “c’est sans précédent au cours des trente dernières années.” Dès le premier jour, les gendarmes avaient déjà interpellé 45 personnes.
Le président du festival a exprimé son incompréhension : “Quand on réduit de 60 % le nombre de gendarmes sur le site, comme ils l’ont fait cette année, et que ceux-ci sont utilisés pour arrêter des gens qui ont trois grammes de cannabis sur eux, on se dit que ce n’est pas la priorité.”
La sécurité et les Eurockéennes : une histoire de désamour depuis 2018
Ces péripéties s’ajoutent au bras de fer entre les Eurockéennes et la préfecture du territoire de Belfort quant aux frais de sécurité du festival.
Pour rappel, le coût du dispositif de sécurité assurée par les forces de l’ordre s’élevait à 80 000€ pour le festival sur un total de 254 000€ en 2018. L’année d’avant, la totalité de la facture était seulement de 30 000€, soit une augmentation de 800%. Oui, vous avez bien lu, et non, ce n’est pas une erreur de frappe. Cette augmentation s’explique par la requalification du festival en tant qu’événement à but lucratif.
En réaction, Matthieu Pigasse avait saisi le tribunal administratif pour contester cette décision. Dans l’interview donnée à l’Est Républicain, il explique ceci : “Nous avons fait une proposition, comme un geste d’ouverture et d’apaisement, qui consistait à accepter une hausse de 100% des frais de sécurité à notre charge cette année, alors qu’on a par ailleurs 60% de gendarmes en moins, à condition que soit reconnu notre caractère non lucratif. Cette proposition généreuse a été rejetée sans ménagement ni discussion par la préfecture.” Affaire à suivre.