Coup de pouce : Arthur Ely
Un enfant du siècle, d’une génération. Partagé entre les esthétiques et les références, Arthur Ely est le produit de son époque et de son environnement. Il est le reflet de cette jeunesse qui devient parisienne une fois le bac en poche, se prenant sans transition une déferlante culturelle et artistique en pleine face. Chanson française, rap, électro. En 3 lettres, premier album du natif de Strasbourg qui sortira en septembre, est un brassage ordonné où les références se mélangent tout en se détachant clairement. Des beats électroniques, dont la science de la production lui fut partiellement enseignée par Jacques sensei, roi de la bricole et également d’origine alsacienne. On y ajoute les saveurs du rap actuel : rythmiques trap, lorgnant parfois même sur des sonorités afro-caribéennes comme sur son titre « En arrière ». Rap qu’on retrouve également dans ses placements de voix, empruntant autant les percées nerveuses d’un Vald sur « Panorama », que le langoureux timbre d’un Lomepal lorsqu’il s’agit d’être plus mélodieux.
C’est d’ailleurs sur ce dernier point que le jeune artiste de 23 ans s’aventure sur un autre terrain musical : la chanson française. Il suffit de peu de choses, mais qui font la différence : composant souvent en guitare-voix, Arthur ne pare pas sa voix des textures autotunées si chères aux rappeurs. Il se réserve ainsi une belle sensibilité vocales et se livre sans complexe dans des textes crus qui narrent sa vie. Des paroles autant marquées par l’ego-trip que la mélancolie, comme dans le morceau « Le Temps » qui surfe les vagues à l’âme. En constant aller-retour entre noirceur et humour, ses morceaux témoignent joliment de la porosité actuelle entre rap et chanson. Et de cette synthèse nouvelle nait étrangement une petite rock star à la française.
L, deuxième volet de l’album triptyque En 3 lettres prévu pour septembre prochain, est disponible depuis le 5 juillet :
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