En écoute : « Pax Americana » d’André Bratten met en musique les paysages enneigés de Norvège
La musique change-t-elle d’une frontière à une autre ? Lorsque l’on connaît l’histoire de l’électro, on sait distinguer les influences funk sur les pionniers de Detroit, celle du punk sur les raves britanniques, et on sait aussi qu’en Europe de l’Est, le son est beaucoup plus froid. Alors oui, la musique est peut-être universelle, mais impossible de nier que chez André Bratten, il existe une fibre définitivement norvégienne. Sa techno respire le Nord, elle est comme un paysage enneigé : douce et glaciale. Et c’est une nouvelle fois prouvé avec Pax Americana, son tout nouvel album sorti le 28 juin dernier.
Après Be A Man You Ant (2013) et Gode (2015), le producteur poursuit son voyage vers une techno de moins en moins cérébrale et de plus en plus atmosphérique (en témoigne le morceau « 426 »). Conséquence de son départ d’Oslo pour une banlieue calme ? C’est indéniable. En évoquant l’aspect plus progressif et hypnotique de cet opus, le Norvégien déclare : « J’essayais de faire un disque de danse stable sans être swooshy. Quand j’ai commencé à écouter de la techno quand j’étais enfant, il n’y avait pas ce genre de musique mélodique, donc le disque est plus une vibe, un sentiment. » Plus loin du dancefloor, plus proche du studio. En somme, Pax Americana est un disque ambitieux et maîtrisé. Un petit bijou qui permet de garder la tête froide cet été.
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