Chronique : AtomTM – Liedgut
Uwe Schmidt, derrière sa capacité à se grimer sous de multiples avatars (il est l’auteur d’une centaine de disques depuis le début de sa carrière), reste un musicien électronique passionnant. Très loin du tout récent et dernier album (de trop) de son projet Señor Coconut, il signe ici un magnifique exercice de poésie numérique. à partir de mélodies guillerettes, de voix trafiquées, de bruit blanc (l’un des leitmotivs de ce Liedgut), de bleeps et de parasites en tout genre, il parvient à composer une suite de ballades et de paysages sonores étranges et merveilleux, loin des tentatives puériles dont l’électronica est trop souvent coutumière.
Mieux, au fil de ses plages et de ses mille idées lumineuses, l’album renoue avec une forme de classicisme et de romantisme typiquement allemands, évoquant la forme du lied, l’influence lointaine de Schubert, le pionnier électronique Oskar Sala, ou les premiers Kraftwerk, époque Radio-Aktivität ou Ralf Und Florian. D’ailleurs, c’est la voix de l’un de ses membres fondateurs, Florian Schneider, qui vient clore l’album et apporter son imprimatur à ce nouveau petit chef-d’œuvre. (Jean-Yves Leloup)
Liedgut (Raster-Noton/Module)