« No Geography » : la nouvelle machine à danser des Chemical Brothers
Paresse, dévoiement, autocaricature, ringardisation. En un peu plus de 25 ans, les Chemical Brothers ont su éviter les écueils propres à une longue carrière. À la croisée de la techno, du rock et du hip-hop à leurs débuts, reflet de ces années 90 qui voulaient abolir les chapelles musicales, ils sont finalement parvenus à établir sur le long terme une esthétique sonore qui ne semble appartenir qu’à eux, presque hermétique aux tendances, sans pour autant donner l’impression de (trop) tourner en rond. Alors bien sûr, on peut supposer que leur meilleure période est derrière eux, mais jusqu’à présent, les deux Anglais n’ont jamais eu à rougir d’un seul de leurs huit albums studio. Même sur les moins marquants, il y a toujours un ou deux hits à piocher, ce que les publicitaires n’ont d’ailleurs jamais manqué de faire.
No Geography, leur neuvième, ne fait pas exception. Son hit est clairement identifié : “Got To Keep On”, single dévoilé avec deux mois d’avance, peut-être le titre le plus redoutable du duo depuis “Galvanize” en 2005, dans un style auquel il ne s’était jamais vraiment frotté : le disco. En quatrième position sur l’album, il fait figure de point d’orgue d’une première partie de disque emballante et remuante, qui rappelle que les deux Mancuniens ne sont jamais autant à leur aise que lorsqu’il s’agit de faire danser. La suite est un poil moins excitante. “Gravity Drops” et “The Universe Sent Me” calment le jeu et dégainent la carte psychédélique chère au duo, “We’ve Go To Try” fait un bref aller-retour dans le passé, période premier album, avant que “Free Yourself” et “MAH” ne réinjectent un peu de carburant dans la machine à danser, dans une ambiance rave parsemée de sirènes stridentes et de montées acid, elles aussi typiques des Chemical Brothers. L’habituel titre contemplatif présent sur chaque album n’est pas oublié, et conclut joliment un disque dont on peut dire qu’il tient largement la route.
Les Chemical Brothers se produiront au Montreux Jazz Festival lundi 8 juillet. Plus d’informations sur le site internet du festival.
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