Ça sort aujourd’hui : vendredi 5 avril
C’est vendredi, c’est jour de sortie ! Vu qu’il est parfois difficile de s’y retrouver avec tous les disques qui sortent chaque semaine, Tsugi a décidé de vous faciliter la tâche en vous faisant une petite sélection de galettes – LPs et EPs confondus – qui viennent de paraître et qui nous font vraiment envie : voici donc de quoi accompagner votre week‐end avec les productions glacées de Gladkazuka, la house chaleureuse de Letherette et Infinity Ink, les nappes rêveuses de YokoO, la soul-pop électronique de La Mess et la pop futuriste de Nelson Beer.
Gladkazuka — The Drop [Cómeme]
On commence ce « Ça sort aujourd’hui » avec Gladkazuka. S’il est encore peu connu du grand public, le producteur colombien est une figure importante de la scène underground de Medellín depuis quelques années. Il publie aujourd’hui The Drop, son premier EP solo sur le label Cómeme. Celui-ci s’ouvre sur deux instrumentales très new wave qui nous ramènent directement dans les années 80 grâce à des drumkit puissants et des synthétiseurs analogiques vintage. Mais l’artiste est également influencé par des sonorités electro issues de Detroit, et n’hésite pas à en jouer sur le sombre et minimaliste « Doblan ».
Letherette — Mander House Edits [Wulf Records]
Après son album Mander House, Vol. 1 sorti en octobre dernier, le duo Letherette revient avec une sélection d’edits. Trois morceaux du disque sont ici allongés et l’inédit « Just For You » s’ajoute à la tracklist. On se retrouve ici avec une collection très house et festive, aux influences UK Garage. D’ailleurs les découpes vocales de « Chains » ne manqueront pas d’évoquer le fameux morceau « Destiny » de Dem 2. Des revirements davantage disco et lo-fi suivront sur les titres « Tell Me That You Like It » et « Just For You ».
YokoO — Nothing Can Compare [All Day I Dream]
Disponible depuis quelques temps en digital, le premier album de YokoO, producteur français exilé à Berlin, sort enfin aujourd’hui officiellement sur All Day I Dream, label américain spécialisé dans la house et la techno ultra mélodiques et, comme son nom l’indique, rêveuses. Pas d’exception ici avec ce Nothing Can Compare, qui mêle subtilement notes de piano, percussions, nappes et samples de voix pour un résultat organique et planant. Un peu de violon s’invite même à la fête (ou à la sieste, c’est selon) comme sur « Rain On Frisdom » tandis que ce qui ressemble à un steel-drum enchante le single « Cingulomania ». Fun fact, la « cingulomania », selon le Urban Dictionnary, est le désir irrépressible de serrer une personne dans ses bras – vous en faites ce que vous voulez.
Infinity Ink — House of Infinity [Cooltempo]
On continue avec Infinity Ink. Si la voix du deuxième morceau vous semble familière c’est normal : la moitié du duo Ali Love avait chanté pour Justice sur le single « Civilization » en 2011. Avec son comparse Luca Chazal, il nous propose aujourd’hui onze titres nocturnes et dansants. Parfois, leurs sonorités dériveront vers l’acid, le disco ou le r’n’b, sans jamais s’écarter du groove de la house. Au final, une certaine spontanéité se dégagera de l’ensemble. Logique quand on sait que le disque a été enregistré au cours de longues sessions de jam avec des chanteurs, et en minimisant l’utilisation de logiciels de production audio.
La Mess — Sweet Rage [Yotanka – PIAS]
Dans la catégorie des premiers albums : voici celui du groupe La Mess. Intitulé Sweet Rage, ce mélange de soul, de pop et de musique électronique ne cesse de brouiller les pistes. Le titre « All Reasons » démarre sur une instru trip-hop, avant de virer au grandiloquent. Au niveau des voix, la chanteuse diversifie sa palette s’inspirant tantôt de Woodkid ou de Lana Del Rey. Concernant les coups de coeur, on retiendra « In Between » et sa pluie de synthés ou le court « Voices », magnifique et cristallin. Sur cet interlude, les voix d’angelots électroniques de Air ne sont plus très loin.
Nelson Beer — Oblique [ON LAND]
Côté voix : de l’autotune, de la reverb et des mélodies qui frôlent le r’n’b. Côté instru : un peu de funk – le clavinet de « Nadya » ou la basse introductive de « I Am a Woman »- et des nappes d’ambient au synthé. Un grand melting-pot qui rend la pop de Nelson Beer un peu insaisissable. D’autant que son premier EP Oblique n’a que deux titres au compteur, ce qui nous laisse forcément curieux. Affaire à suivre.