Chronique : STRFKR – Miracle Mile
Nick Kent a dit : “Le rock restera car le rock est une forme musicale, pas une personne de chair et de sang. Non, le rock ne peut pas mourir (ni la polka non plus).” Pas sûr que cela marche pour l’électro-pop. Starfucker, alias Pyramid, alias Pyramiddd, alias STRFKR, croit peut-être qu’il suffit de changer de nom pour se réinventer : Miracle Mile prouve l’inverse. Admettons au moins la ténacité du groupe qui, s’il a toujours joué en seconde division et dans l’ombre de MGMT, est là depuis quatre albums.
Sur les précédents, on trouvait toujours quelques morceaux aux allures de tubes, prêts à nous faire danser une partie de l’été (“Rawnald Gregory Erickson The Second”, “Bury Us Alive” ou la reprise de “Girls Just Wanna Have Fun”). Sur Miracle Mile, en revanche, on peine dès le morceau d’intro passé. Car si “While I’m Alive” arrive presque à nous faire sautiller, le reste nous laisse de marbre. Difficile de déceler la moindre variation dans ce tunnel de synthés, boîtes à rythmes 8-bit et petites ritournelles chantées. On n’évite malheureusement aucun poncif : touche de psychédélisme, voix perchées et “la la la” sur les deux tiers des morceaux. Quelques titres (“Kahlil Gibran”, “Malmo”) font le job (nous faire fredonner) le temps de quelques écoutes mais l’indigestion guette. Dispensable. (Quentin Monville)
Miracle Mile (Polyvinyl/La Baleine)