Chronique : Jacco Gardner – Cabinet Of Curiosities
Jacco Gardner sait mieux que Television Personalities où vit Syd Barrett. Car il ne faut pas se fier à son air poupon, le garçon de 25 ans a du bagage. Ce multi-instrumentiste a avalé les compilations Nuggets comme d’autres s’enfilent des lasagnes au cheval. La leçon est bien apprise : des synthés vintage, des chœurs, des batteries étouffées et bien sûr des guitares… Mais il y a plus : ses tours de producteur qui font tout son talent. Une foule de détails qui titillent d’emblée : des voix d’enfants (« Cabinet Of Curiosites »), une batterie minimaliste (« The Riddle ») et surtout un clavecin omniprésent. Charmeur, baroque et pop, cet album séduit par sa diversité. Jacco Gardner c’est un Kevin Barnes (Of Montreal) sans grandiloquence, moins en dents de scie. Fatalement plus propre, et avec moins de génie aussi, car il ne nous trompe pas longtemps. Les tours de passe-passe ravissent au départ mais l’album se révèle un peu long. À trop faire le malin, Jacco en oublie de prendre des risques. Au niveau des textes notamment. Mais avec des morceaux comme « Clear The Air » et « The Ballad Of Little Jane », en ouverture et fermeture, on lui pardonne les erreurs d’un premier album. Allez, Jacco ! la prochaine fois, tu fais le grand saut. (Quentin Monville)
Cabinet Of Curiosities (Insound Vinyl/Bertus)