Ça sort aujourd’hui : vendredi 8 mars
C’est vendredi, c’est jour de sortie ! Vu qu’il est parfois difficile de s’y retrouver avec tous les disques qui sortent chaque semaine, Tsugi a décidé de vous faciliter la tâche en vous faisant une petite sélection de galettes – LPs et EPs confondus – qui viennent de paraître et qui nous font vraiment envie : c’est le “ça sort aujourd’hui”. Voici donc de quoi accompagner votre weekend avec l’électro orchestrale de Worakls, la techno noire de Pfirter, l’electronica de Principleasure, les rythmiques 90’s de Locked Groove, la pop rêveuse de Papooz, celle, plus estivale, de Born Idiot et la techno percussive de Yilan.
Worakls — Orchestra [Hungry Music]
Après une tripotée d’EPs, Worakls se devait de sortir son premier album solo. Mais plutôt que de rester dans sa zone de confort, le co-fondateur de Hungry Music a choisi de mélanger ses textures électroniques à des instruments acoustiques. Orchestra accueille donc les musiciens de l’Orchestre Philharmonique d’Aix en Provence pour proposer dix titres inspirés par les bandes originales de film. Et c’est justement dès qu’elle s’engouffre plus avant dans des atmosphères cinématiques que la proposition musicale de l’artiste est la plus intéressante. On retiendra notamment « Caprice » aux faux airs de film d’espionnage type Mission Impossible ou Detached Motion qui ne dénoterait pas dans X-Men: First Class.
Pfirter — The Empty Space [MindTrip]
Un premier saut dans le long-format pour Pfirter. Son album The Empty Space témoigne de sa palette de couleurs en diversifiant les ambiances. Le disque pourrait en effet se décomposer en deux parties : une première moitié plus brute, physique et rugueuse, et une seconde plus débridée et organique. C’est d’ailleurs vers la fin que se ressentira pleinement le goût de l’artiste pour la science-fiction et pour la fantasy lovecraftienne. Car entre les découpes rythmiques chirurgicales se cachent des synthétiseurs distordus aux allures de cris d’aliens. Le voyage se conclura sur une note glaçante : le délicieux « I Am » qui prouvera la dextérité de son auteur, capable de passer de la techno au dark ambient en un clin d’oeil.
Principleasure — I [Principleasure]
Principleasure a plusieurs cordes à son arc. Sur I, le producteur anglais déploie une electronica protéiforme, puisant aussi bien dans des atmosphères sombres comme sur « Hexagonal », que dans la techno de Detroit 90’s entraînante sur « Ryse ». Le point commun de ces onze morceaux ? Une utilisation constante de synthétiseurs analogiques vintage.
Locked Groove — Sunset Service [Hotflush Recordings]
Décidément cette semaine, les premiers albums sont à l’honneur. C’est une nouvelle fois le cas avec Sunset Service de Locked Groove. Après une série d’EPs sortis l’année dernière, le producteur nous propose douze morceaux inspirés par le groove électronique des années 90. Entre le revival évident d’ « Out Of Orbit » et les rythmes breakés de « Soma » il est facile de percevoir que l’artiste a digéré toute une décennie de musique. Il y apporte toutefois une certaine touche de modernité comme en deuxième partie d’album sur les titres « Swimming Upstream » ou « Round And Round ».
Papooz — Night Sketches [Half Awake Records]
On quitte la musique électronique pour rejoindre Night Sketches, le nouvel album de Papooz. Aidé par Adrien Durand – leader du groupe Bon Voyage Organisation – , le duo parisien s’éloigne de la pop d’aujourd’hui pour se rapprocher un peu plus de celle d’hier. En effet, des inspirations seventies et eighties se ressentent parmi les arrangements et les mélodies des différents morceaux. Le groupe a sans doute écouté Electric Light Orchestra avant de composer « You And I » ou Supertramp avant de jouer les premières notes de « Theatrical State Of Mind ». Le prix de la piste la plus folle sera décerné à l’entraînant « Bubbles » durant lequel il sera difficile de rester insensible.
Born Idiot — Coco Trip [Born Idiot]
Une transition toute trouvée après Papooz. En 2017, les Rennais de Born Idiot avaient sorti Afterschool, un premier album entièrement autoproduit. Deux ans plus tard, ils remettent le couvert avec l’EP Coco Trip. Plus abouti que son prédécesseur, le disque propose cinq morceaux qui devraient plaire aux indies kids de tous horizons avec un peu de MNNQNS dans la voix du chanteur et de Hoops dans la production.
Yilan — Diaspora [Jelly Bean Farm]
Amateur d’ambiances dark, cet EP est fait pour vous. Sur Diaspora, Yilan propose une alternative à la techno en rythme 4/4 classique avec sa musique électronique sauvage et hors format. Les morceaux sont tous très percussifs, sans qu’on sache trop si ce qu’on entend provient d’un synthé ou d’une boîte à rythmes. Jusqu’au-boutiste, l’artiste signe un morceau tribal : « Bottlneck », en collaboration avec Foxmind, le co-fondateur du label Circular Jaw.