Chronique : Junip – Junip
Junip revient avec un album qui porte son nom, l’air de dire: « Junip, tout simplement. » Ce troisième album n’est simple que parce qu’il est accessible car les Suédois compliquent l’épure folk sans toutefois perdre le fil de leur pop romantique, glacée et lumineuse. Le single « Line Of Fire », pure pépite folk-pop placée en ouverture, commence très classiquement, mais la voix de José González suffit à porter aux nues, notamment grâce à de discrets synthés et à l’ampleur que prend la fin du morceau. Junip creuse le sillon d’une pop solaire, jouant des superpositions d’instruments translucides, du foisonnement, mais jamais de la surenchère. C’est bien sûr la voix de González qui surplombe le tout. Une voix lointaine et envoûtante. Sur la lancée du premiermorceau, l’album s’offre de légers clins d’oeil au psychédélisme (« So Clear », ses synthés et ses guitares), aux origines argentines du chanteur (« Your Life, Your Call » et ses percus), et ose même la noirceur (« Beginnings »). Junip est un groupe d’incurables romantiques mais a la grâce d’éviter tout pathos. Merci. (Quentin Monville)
Junip (City Slang/Pias)