F.A.M.E 2019 : on était au festival international de films sur la musique
Une foule en délire en slow motion, un van de métalleux finlandais à toute berzingue, un chanteur maudit errant dans les rue de Paris, de la disco au tempo rapide à gogo : tout ça était au F.A.M.E. Festival 2019 ! On est retourné avec grand plaisir à ce festival international de films sur la musique car cette année encore, la programmation était aussi variée qu’excitante, englobant un large spectre de styles musicaux et de techniques cinématographiques.
La séance d’ouverture (à guichets fermés) dévoilait deux films, à commencer par le très esthétique Culte de (LA)HORDE, capturant les corps qui dansent, et les chorégraphies des masses lors des Eurockéennes, le tout dans des atmosphères boueuses voire liquides. High Energy quant à lui augmentait la cadence avec un documentaire éminemment drôle sur les clubs des années 80 et ce sous-genre du disco nommé d’après le tube d’Evelyn Thomas.
Dans un autre registre, le presque hagiographique Daniel Darc : Pieces of My Life, désigné Prix du Public, retraçait, au travers de vidéos d’archives, de photos, d’entretiens avec son cercle proche regroupées méticuleusement durant quatre ans, la vie de ce chanteur, ex-Taxi Girl, poète maudit et qui fut un grand outsider de la scène rock française. Presque aussi touchant que Où es-tu João Gilberto, documentaire sur l’inventeur de la bossa nova devenu presque invisible, suivi par le talentueux réalisateur Marc Fischer.
Portraits de musiciens poignants, tout comme celui de Peter Grudzien dans le film The Unicorn d’Isabelle Dupuis et Tim Geraghty. Grand gagnant de cette édition 2019 (Prix du jury F.A.M.E. et Prix MUBI), il retrace la vie de ce chanteur de country aussi anonyme que culte, au sein de sa famille bizarre mais touchante. Loin du star-système, la musique n’est que plus authentique voire plus belle !
A mentionner également les combats que portent intrinsèquement ces films, que ce soit pour la communauté LGBTQI+ (The Unicorn, Quand tout le monde dort de Jérôme Clément-Wilz …) ou féministe, comme avec le très plébiscité documentaire sur M.I.A. : MATANGI / MAYA / M.I.A. de Steve Loveridge Il ne faudrait pas oublier le live modulaire-vidéo de Krikor ou encore Rudeboy : The Story of Trojan Records de Nicolas Jack Davies, qui retrace avec justesse l’épopée d’un label qui a porté le reggae, du ska et dub de la Jamaïque jusqu’au Royaume-Uni.
Bref, on reviendra et on en profite pour féliciter à nouveau les directeurs artistiques Benoît Hické et Olivier Forest ainsi que leurs partenaires, et bien sûr toutes les équipes des films nouveau pour cet évènement aussi riche qu’unique en son genre !
Meilleur moment : Le film de clôture, Heavy Trip, nous a fait pleurer de rire. Les réalisateurs ont affirmé qu’il était « encore plus drôle à regarder saoul ». A tester.
Pire moment : Instants gênants lors de Daniel Darc… La drogue, la drogue…