La pop en français a de beaux jours devant elle avec « Les bruits de la ville » de Voyou
Difficile l’exercice du premier album. Surtout pour les artistes émergents, portés par un ou deux morceaux connus, mais encore peu installés dans le paysage musical. Leur passage au format long implique des choix artistiques déterminants. Faut- il conserver les singles ? Ou faire table rase du passé, quitte à perdre les fans de la première heure ? Visiblement, Voyou a trouvé les bonnes réponses à ces questions. Le tube « Seul sur ton tandem » qui l’a fait connaître est bien présent au tracklisting. Il en va de même pour « Les bruits de la ville » avec Yelle et son morceau estival « Papillon« , sorti l’année dernière. Mais l’étoile montante du label Entreprise a affirmé son style avec une variété de nouveaux titres.
Et c’est d’ailleurs ce qui est appréciable à l’écoute du disque. Nageant à contre-courant de la mélancolie ambiante, il accumule les hymnes pop ultra positifs. On pense aux sifflements optimistes de « Dehors » ou au refrain joyeux de « La serre ». Certains pourraient y voir une légèreté désinvolte ou une naïveté enfantine. Pourtant, Voyou ne tombe jamais dans la facilité grâce à la précision de sa plume. Car ici, pas de paroles simplistes ni de textes inutilement compliqués destinés à camoufler du vide.
Au-delà de l’écriture, le jeune homme a pris soin de diversifier sa palette de couleurs avec des morceaux plus nuancés. Il poursuit la trajectoire de son titre « Le naufragé » issu de son premier EP dans « À nos jeunesses », « La fille sans visage », « Lille », ou « Il neige », dont le piano rêveur scrute les partitions d’Erik Satie. Voilà comment en se fichant du bon ou du mauvais goût, Voyou a tracé les contours d’un univers ultra personnel qu’on espère voir se consolider par la suite.
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