Chronique : Melody’s Echo Chamber – Melody’s Echo Chamber
Méfiez-vous du rideau de perles qui sert de camouflage à Melody Prochet sur la pochette de son premier album solo : la Parisienne d’origine puyricardenne (près d’Aix-en-Provence) n’est pas la nouvelle assistante de Valérie Damidot mais bien la nouvelle ambassadrice du bon goût pop français. Sa voix, susurrée et hypnotique (on l’imaginerait bien en petite sœur de la regrettée Trish Keenan de Broadcast), s’était déjà incarnée brièvement sur le premier album de Fortune ou via son groupe My Bee’s Garden (un album fin 2010 chez Kitchen Music). Lequel lui permit d’ailleurs de tourner avec les Australiens psyché de Tame Impala. Et c’est grâce à ce fruit du hasard qu’éclate enfin au grand jour tout le pouvoir addictif de Melody. Kevin Parker, le leader de la bande, est tombé dingue d’elle (de ses chansons fragiles et semble-t-il du reste) et il la met ici sur un piédestal dans la plus pure tradition des duos pygmalion/muse, parant ses compositions fantomatiques et touchantes d’un tourbillon psychédélique, de murs d’interférences électriques. La dream pop de Melody plongée dans cette “chambre à écho” gagne en profondeur et en relief. De l’entêtante boucle de synthé de “Quand vas-tu rentrer ?” au tube imparable de l’été disparu “I Follow You”, en passant par la naïveté presque dadaïste de “Bisou magique”, ce duo-là est faiseur d’or. (François Blanc)
Melody’s Echo Chamber (Weird World/Domino/Pias)