Chronique : Klub Des Loosers – Last Days
Quand on parle du Klub des Loosers, on pense forcément à la prose cynique et percutante de Fuzati, son MC masqué. Mais derrière lemasque se cache un cratedigger toujours à la recherche de la perle rare, du vinyle inédit à sampler. Une quête presque religieuse. Paradoxalement, elle représente la face la plus ludique et la plus enfantine de son travail. Le choix d’un sample n’est jamais anodin. Chaque boucle empruntée a quelque chose de sincère à exprimer. Tantôt c’est le doute, tantôt la volupté. C’est pourquoi Fuzati a judicieusement entrepris, après Spring Tales en 2010, la sortie de ce disque aux vingt pistes instrumentales. Construit comme une beat-tape avec ses interludes cinématographiques servant de liaisons narratives entre lesmorceaux, Last Days est empreint de bout en bout d’une énergie nonchalante. Parfois apaisants, souvent intriguants, ces instrumentaux déploient avecmalice un équilibre aussi précaire qu’amusant. Se dégage de ce Last Days un étrange sentiment, une sorte de fausse légèreté, carmême si le disque est dépourvu de paroles, le Klub des Loosers reste fidèle à ses viscères. « Le Manège des vanités » n’est jamais très loin, mais n’ayez crainte, c’est pour votre bien ! (David Jacubowiez)
Last Days (Les Disques du Manoir/Modulor)