En direct d’IR à Barcelone, jour 3
Hier soir on a mis les petits plats dans les grands du côté d’IR, ou du moins, les grands dans les grands, en étendant le festival jusqu’à la Plaza Mayor, en plein cœur du Poble Espanyol. Une scène plus impressionnante et moins intimiste que celle du Monasterio, joliment encastrée entre des bâtiments traditionnels sur lesquels le soleil jette ses derniers rayons. Par rapport aux soirs précédents, l’affluence est en nette hausse, un constat que l’on a pu faire en grimpant vers le Poble Espanyol, avec un chassé croisé symbolique des festivaliers d’IR et de Sonar sur la route, et en arrivant sur Plaza Mayor, déjà pleine à craquer pour le set de très haute voltige signé Sonja Moonear. Une techno fine et acérée made in Switzerland et paradoxalement aux accents exotiques que l’on ramènera aisément dans notre valise de coups de cœur à notre retour sur Paris.
Mathew Johnson prend les commandes, Sonja Moonear squatte encore un petit peu la scène pour se détendre sur les échauffements du Canadien, et c’est le moment pour nous de quitter Plaza Mayor et de filer vers El Monasterio, où la soirée People Like Us nous attend de pied ferme à en croire les grosses basses qui secouent les ruelles de la citadelle. A deux minutes près on manque les Allemands de Âme, et on constate surtout que l’ambiance a monté d’un cran quant aux deux premiers soirs : il devient difficile de gratter son centimètre carré vital sur le dancefloor ou sur la pelouse, et notre « glissoir » n’en est plus tout à fait un, on ne peut plus tellement y glisser du moins, tant les festivaliers s’y sont entassés. Tout le monde est chauffé à blanc, et dOP n’a donc plus qu’à envoyer la sauce. Et la sauce dOP hier soir à IR BCN, c’était un peu comme si on avait trempé Prince dans de l’acide : un set hybride entre techno sinusoïdale et parcelles soul funky, rythmé de cris en tout genre.
Bon, et puis là, c’est le dilemme. Revenir sur Plaza Mayor pour se faire ricardovillalobotomiser, puisqu’il est là, ou rester sur le Monasterio, kiffer sur le set « juvamine » de Guti en attendant de se faire kinker ? On opte pour la deuxième solution, soit un exercice de style entre une house argentine chaude et solaire et une techno bulgare froide et sévèrement aiguisée qui, malgré les degrés, aurait bien pu nous refiler une bronchite de sept jours. On ne regrettera pas notre choix, puisqu’« on est venu, on a vu et on s’est fait kinker » était un véritable fardeau pour nos mollets qui nous a suivi sur tout le chemin du retour – qui, étrangement, a pris un peu plus de temps que d’habitude… Et ce soir c’est Pampa Records, on sait qu’on devrait donc retrouver un peu de chaleur.
Crédit photos : GBK photos.
Meilleur moment : Sonja Moonear, oui oui.
Pire moment : C’est nous ou au bout du troisième jour le Poble Espanyol est de plus en plus haut ?