En direct de… La Boiler Room Bromance au Grand Palais
« C’est un peu le Woodstock de notre génération tu vois ». On n’ira pas jusqu’à approuver les théories de ce jeune homme philosophe à 3 heures du matin, mais pas loin. Prenez une Boiler Room ouverte à tous sous la superbe nef du Grand Palais et dédiée au label Bromance, et c’est toute une génération qui se pointe — plutôt jeune, et relativement souvent chaussée de Stan Smith.
Mais reprenons : Bromance n’a pas débarqué avec ses grands panneaux de LEDs pour rien. Cette Boiler Room pouvant accueillir jusqu’à 5000 personnes (la « biggest ever » entend-on au micro) fête le lancement du festival Cinema Paradiso qui, jusqu’au 26 juin, mêlera projections de films et soirées électroniques. Ce mardi d’ouverture, donc, chacun fait patiemment la queue (il y en aura beaucoup au cours de la soirée, le bar central ayant été débordé dès l’ouverture) pour récupérer casques sans fil et pop corn. Programme du jour : l’avant-première d’Entourage, et Mommy de Xavier Dolan. Sans nous prendre pour les Cahiers du cinéma, Mommy est un chef d’oeuvre.
Une fois la séance terminée (et les larmes essuyées pour les fans de Dolan), direction la Boiler Room donc, au volume un peu bas mais plutôt bien réglé compte tenu de la hauteur de plafond. Juste le temps d’appercevoir Guillaume Berg, « creative director » aussi bien chez Savoir Faire, que les quatre Club Cheval arrivent. Myd, Canblaster, Panteros666 et Sam Tiba, dont le premier album Discipline devrait sortir bientôt, sont venus tester leur formule live, Panteros et ses cheveux bleus s’acharnant sur une batterie. La configuration leur va bien, et les quatre producteurs en col roulé montrent encore une fois leur capacité à racoler sans tomber dans le putassier — un exploit en soi !
Un passage par Gener8ion, l’occasion de regarder pour la deuxième fois de la soirée (il était déjà diffusé pendant les bandes-annonces de Mommy et Entourage) son clip avec M.I.A. et 36 000 moines Shaolin, et voilà le patron de la soirée qui débarque, largement applaudi par la foule encore compacte : Brodinski, en back-to-back avec Para One, pour un set osant passer de techno à Young Thug et de longues incartades hip-hop voire trap. Pendant ces titres, très vraisemblablement issus de sa collection et non de celle de Para One, Brodi s’amuse, prend en photo le public, tire la langue, joue avec sa casquette… Une bonne humeur qui, par ricochet, donne une audience comme ça.
La soirée se conclut de la plus parfaite des manières avec Louisahhh!!!, bien plus minimale que ses prédécesseurs mais toujours aussi fine dans ses sets. Et de finir, en beauté, par un morceau de Robert Clouth. Dehors, il fait jour.
Crédit photo : Instagram @boilerroomtv