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21 mai 2015

Rencontre: le retour en solo de Tepr (+ mixtape )

par rédaction Tsugi

La dernière fois qu’on vous parlait de Tepr, c’était pour son très bon remix du titre « Holding On » de Jérémie Whistler qui figure d’ailleurs sur l’EP du chanteur sorti en novembre dernier. Après avoir laissé sa carrière solo entre parenthèse pour se consacrer à d’autres projets, comme son investissement avec Yelle ou dans l’équipe live de Woodkid, Tepr revient avec un nouvel EP que beaucoup attendaient.

Hypnotease sort sur Partyfine le 25 mai et deux morceaux ont déjà été dévoilés lundi soir: « Hypnotease » et « Never Be The Same ». Le titre « Hypnotease » est d’ailleurs disponible lors de la pré-commande de l’EP sur ce lien. Pour ceux qui ont envie de voir Tepr et ses copains de Partyfine, une release party aura lieu le 28 mai au Wanderlust avec Yuksek, Myd, Boston Bun et Dactylo.

Nous avons profité de ce retour soudain pour aller à sa rencontre et lui poser quelques questions. Avant de lire l’interview, nous vous proposons de lancer l’écoute de la mixtape préparé par Tepr qui vous mettra rapidement de bonne humeur.

Pendant quelques années, tu étais un peu l’homme de l’ombre derrière Yelle ou Woodkid. Ca te fait quoi de revenir devant les projecteurs, tu appréhendes un peu ?

Avec Yelle je n’étais pas vraiment « homme de l’ombre ». Nous avions décidé de nous présenter comme un groupe à partir de la sortie de Safari Disco Club. Nous faisions tout ensemble, on écrivait, on jouait, cela nous semblait logique. Avec Woodkid c’est différent, j’ai simplement accompagné Yoann aux machines sur le début de sa tournée, je n’étais pas en studio pour l’album. Dans les deux cas, personne ne m’a fait de l’ombre. Ne pas sortir de musique en tant que Tepr pendant un moment était un choix personnel. L’aventure avec Yelle à duré 5 ans, avec deux albums et deux tournées mondiales. C’était très intense et assez incroyable, je ne pouvais pas le faire qu’à moitié. Suite à ça, J’ai voulu faire de nouvelles expériences, me remettre à écrire pour moi. J’avais aussi envie de me reposer. Quand je suis parti du groupe, Julie et Jean-François (Yelle et GrandMarnier) ont tout de suite compris et m’ont encouragé. C’est chouette de revenir, surtout avec des titres dont je suis fier. Je n’ai pas d’appréhension, je suis un peu plus vieux donc plus détendu quant aux avis extérieurs.

 Sur cet EP, notamment sur le titre « Be My Date », tu utilises ta voix. Est-ce le fait d’avoir collaboré avec des artistes chanteurs qui t’a donné envie de le faire?

C’est sûr que l’aventure avec Yelle m’a ouvert les yeux sur l’écriture pop. J’ai compris à quel point c’était un art plein de contraintes et qu’il était difficile d’écrire une bonne chanson. J’ai utilisé ma voix sur l’EP car je voulais simplement ajouter un élément de fragilité et rendre les titres plus personnels.

Y a-­t­-il eu un fil conducteur pour cet EP ?

Pas vraiment, mais mon écriture tourne toujours autour des même sujets, l’amour, la jeunesse, la musique, le passage à l’âge adulte… Ca crée donc une atmosphère, et ça « type » donc cet EP. Je voulais revenir à une écriture plus simple et arrêter de me prendre la tête sur le côté technique de la production, qui m’a souvent desservi d’un point de vue artistique.

 En l’écoutant, on a eu envie de danser mais pour autant, ce n’est pas un EP conçu uniquement pour les clubs car on peut l’écouter entre potes tranquillement. Est­-ce qu’on peut dire qu’il a plusieurs personnalités ?

L’EP est très mélodique, pop. Ca facilite une écoute domestique. La sélection des titres reflète une partie de mes influences. J’ai toujours été un producteur plutôt versatile et ça a ses qualités mais aussi ses défauts. La musique électronique est une musique de citation, il faut profiter de cela. On peut tantôt utiliser un élément Ghetto, House, Funk, Electronica ou Rap lorsqu’on compose, mais il faut faire attention à ne jamais perdre le fil conducteur, qui donne la touche personnelle. Au final, ça donne ce côté hybride au EP qui fait que tu peux l’écouter chez toi ou en club. 

 Ton EP sort sur Partyfine, le label de Yuksek. Comment ça s’est fait ? Vous vous connaissez depuis longtemps ?

Je connais Pierre depuis presque 10 ans. On s’est beaucoup croisés mais sans jamais prendre le temps de vraiment discuter. Il m’a invité dans son studio à Reims en décembre dernier, pour écouter mes tracks. On s’est rendus compte qu’on avait la même approche de la musique, le côté pop et mélodique. Suite à cette après-midi, il m’a proposé de sortir un EP sur Partyfine.

Quel point de vue as-­tu sur la scène électronique actuelle en France ?

La scène actuelle est très excitante et très riche. Des styles musicaux que je ne pensais jamais revoir reviennent au goût du jour comme l’Abstract Hip-Hop avec Superpoze, la techno redevient très dure, à la limite de la Hardtech de Free-Party mais à la sauce 2015, avec plus de subtilité et de la recherche sonore. La DJ Parfait est un bon exemple de ce retour. Je suis aussi ce que font les Club Cheval. Ce collectif fait du bien à la scène française, ils me surprennent en permanence, j’adore « From the basement to the roof ». J’attends leur album avec impatience.

Quelle est ta dernière bonne découverte musicale ?

Le français Clément Bazin, qui regarde en même temps vers l’Angleterre et les USA. Il produit un Hip-Hop instrumental qui pioche dans la Nu Soul, la House et le Jersey Club. Très vaporeux et addictif.

 On imagine que tu vas beaucoup tourner pour la promo de l’EP et d’ailleurs ça commence le 28 mai pour une relase party au Wanderlust. Quel est l’endroit où tu apprécies le plus de jouer ? Ou même, l’endroit où tu rêverais de jouer ?

Je ne suis pas vraiment fétichiste des endroits mais plutôt des ambiances. Par exemple, j’aime jouer dans les soirées organisées par Dactylo. Que ce soit dans une salle gigantesque ou un petit club, elle saura toujours en tirer le meilleur et donner un vrai sens au mot « fête » . Elle prend possession d’un lieu et le rend magique. C’est un don très rare, qu’avait notamment Fabrice Emaer à l’époque du Palace. (C’est d’ailleurs l’endroit où j’aurais rêver de jouer).

 

 Ci-dessous, les deux premiers titres en écoute.

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