Le nouveau vinyle de la semaine (21): LEGOWELT
Quand on pense à Legowelt, on a toujours l’image de ce nerd à lunettes, posant sur un tapis de velours rouge avec des synthés tout autour de lui et une TR-808 dans les mains. Avec peut-être aux murs de son salon des posters de dauphins aux couleurs criardes ou de personnages de fantasy oubliés. On l’imagine parler avec ses machines, soigneusement collectionnées, communier avec ses racks bidouillés, puis enfanter quelques titres, tout naturellement. (Avec Xosar, dans la pièce à côté, en train de faire à peu près la même chose.) Plutôt génial.
Voilà avec son dernier-né, Anaconda Flow. Honnêtement, il est toujours un peu difficile d’anticiper ce que va nous inventer le Néerlandais. Plus de vingt ans dans la musique, dans l’analogique, la dance et tout le fatras, ça laisse des séquelles, ça donne envie d’expérimenter, mais surtout de s’amuser. Et en effet, ça ne serait pas la première fois que Danny Wolfers de son vrai nom, nous catapulterait dans un univers bizarroïde de techno 8-bit, d’ambient-acid à samples ou de deep house un peu cheesy… toujours à l’écart des tendances éphémères. Passé par des labels en pagaille, dont Crème Organization, L.I.E.S, Clone, ou son propre Strange Life Records, il n’a jamais cessé de produire, si bien que trois pages Discogs sont désormais nécessaires pour répertorier sa discographie.
Pour ce qui est d’Anaconda Flow, qui vient de paraître sur Technicolor (sublabel de Ninja Tune), le disque suinte comme toujours l’analogique et reste plutôt orienté techno, mais une techno très fine et rêveuse à laquelle s’ajoutent les rythmiques toujours très efficaces de Danny. Le morceau titre du maxi constitue un petit bijou mi-psyché mi-dance. « Eternal Flux » pourrait presque faire penser à du Roman Flügel. Les deux autres, « Evaporate with Me 2 Infinity » et « Never Not Know U », plus rythmés, achèvent de nous convaincre que Legowelt est encore loin d’être à court d’idées.
Legowelt
Anaconda Flow
Sortie le 07 avril 2015
Sur Technicolour