En direct de Dan Deacon au Divan du Monde
On le confesse, c’était notre premier Dan Deacon hier soir au Divan du Monde. Et on était déjà plus ou moins prévenu de la dimension « participative » de ses concerts, même si on ne savait pas tellement dans quel « traquenard » on allait tomber. Pour résumer ce « traquenard », on pourrait dire que c’est une sorte de fusion entre un Mardi Gras (très) bien coloré, un Réveillon du jour de l’An (très) bien arrosé, une kermesse d’école sans le marteau de Claude François, une grosse fête pré-apocalyptique où l’on s’en foutrait pas mal du lendemain et un grand, grand live sonore. Tout ça réuni oui, et on n’en oublie certainement.
Parce que Dan Deacon ne met pas plus d’un demi-morceau pour convier toute la salle dans sa transe. Vêtu d’une chemise de base-ball rayée, agité derrière sa malle, l’Américain déploie ses trésors pour un live au psychédélisme totalitaire : totalitaire dans le sens où il est très difficile de se retrouver à contre-courant de ce flux constant d’énergie. Ou alors c’est qu’on est sourd… Et encore. Les cris de Dan Deacon survolent l’épisme jouissif des titres d’America ou de Bromst, alors que le petit nouveau « Meme Generator », extrait de son prochain album Gliss Riffer et donc pas encore présenté au grand public, ne met pas plus de trente secondes à se fondre dans cette folle cérémonie païenne digne d’un rite 2.0.
Il faut dire que l’aspect « entertainer » du personnage y joue beaucoup : l’Américain entrecoupe ses titres de longues minutes de « one man show » et n’hésite pas à donner quelques directives à son public, qui tour à tour se fend en deux pour laisser places à des chorégraphes improvisés, ou s’asseoit pour mettre en lumière un battle auquel, finalement, tout le monde prendra part. Parce qu’un live de Dan Deacon est une grande fête, un moment véritablement unique, à vivre au moins une fois. Et on le confesse, ce ne sera certainement pas notre dernier Dan Deacon… Timides s’abstenir par contre.
Meilleur moment : quand Dan Deacon se prend pour Moïse et sépare le public en deux : on découvre d’excellents danseurs.
Pire moment : Ne pas confondre folie, excitation et « rien à foutre je passe et je renverse ta bière partout rien à foutre je t’ai pas vu tu n’existes pas ». #ilfaitfroiddehors