Ça sort aujourd’hui : vendredi 24 août
C’est vendredi, c’est jour de sortie ! Vu qu’il est parfois difficile de s’y retrouver avec tous les disques qui sortent chaque semaine, Tsugi a décidé de vous faciliter la tâche en vous faisant une petite sélection de galettes – LPs et EPs confondus – qui viennent de paraître et qui nous font vraiment envie : c’est le “ça sort aujourd’hui”. Voici donc de quoi accompagner votre week-end avec la techno agressive et lugubre du duo Kölsch-Tiga, le premier album personnel de Basement Revolver et un EP nostalgique de Locked Groove.
Locked Groove, Innershades — The Gate [Locked Groove Records]
Continuant sur la belle série d’EPs très enthousiasmants sur son label tout fraîchement relancé, Locked Groove poursuit ses explorations house et surtout techno en dévoilant The Gate. Un condensé de trois titres pour un EP-hommage à toute la musique rave, new beat et jungle qui ne cessent d’influencer ses compositions. Le discret producteur belge convie d’abord son compatriote Innershades (publié sur Crème Organization, Pinkman et Hot Haus Records) qu’il avait déjà remixé en 2013 sur « That Girl » : ici, le morceau « The Gate » nous embarque dans un tourbillon futuriste. On part d’un kick simple guidé par une boucle stridente, qui provoque rapidement une transe incontrôlable. « Waiting For The Climax » est un retour évident à la new beat mais aussi à toute l’underground belge des années 80, avec des lignes de basses grinçantes et acides qui divaguent sur un beat mid-tempo. Vous avez demandé de la jungle? Voici « Drop The Midrange » pour clôturer l’EP sur un rythme plus soutenu, des nappes de synthé planantes et une mélodie agressive… The Gate fait la part belle à la nostalgie et marque un retour gagnant pour Locked Groove.
Kölsch, Tiga — HAL, Still So High, First Blood [IPSO]
Un titre des plus efficaces pour retourner les gros festivals. Au début de l’été, le surexcité Kölsch et le poids lourd techno Tiga unissaient leurs forces sur “Hal”, nouveau morceau collaboratif déjà sorti le 22 juin sur IPSO, le label de Kölsch. S’y entrechoquaient les accords déchirants du Danois et les beats du Canadien. “HAL est à la fois une référence à l’Ordinateur dans 2001, l’Odyssée de l’Espace de Kubrick, détaillait Kölsch, et une abréviation de ‘hallelujah’. La piste se situe à mi-chemin entre rave et religion, c’est devenu un élément de base de mes sets”. Depuis, les deux acolytes ont sillonné les routes et les festivals avec entre autres, un mix de trois heures au Off Sónar gracieusement offert à Tsugi pour le podcast 518. Ils publient aujourd’hui un EP commun sobrement intitulé HAL, Still So High, First Blood. Outre « HAL », « Still So High » est une constante montée en puissance de 6 minutes qui nous guide vers les méandres de la techno lancinante avant de laisser place à l’ultra-sombre « First Blood », un morceau vénéneux, dérangé et sismique… Magnitude 7 sur l’échelle du lugubre.
Basement Revolver — Heavy Eyes [Fear of Missing Out / Bertus France]
Laissons-nous charmer par l’indie-rock de Basement Revolver. Un air de lassitude parcourt ce premier disque des Canadiens : le titre suggère un sommeil proche et lattent, témoin d’un épuisement général. Le groupe offre des compositions largement influencées par la vague rock américaine des 90’s, avec quelques touches de pop planante. Heavy Eyes est un recueil de sept chansons personnelles aux paroles touchantes par endroits. La chanteuse Chrisy Hurn ne masque pas l’émotion de sa voix et livre des textes intimes sur les événements et les personnes qui l’ont blessée, laissant une trace indélébile. Un disque rock étonnamment doux et charmant, parfaitement poignant.