On y était : Bromance à Bordeaux
Sacré disque du mois dans les pages de notre dernier numéro, la compilation Homieland du label Bromance se défend maintenant dans les clubs : c’est effet le crédo du label de Brodinski. Promouvoir chaque sortie en faisant la fête aux quatre coins du globe. Et pour les français? Deux dates en Décembre : une à Paris et une à… Bordeaux.
Après l’iBoat sur les quais et le BT59 en périphérie, c’était cette fois-ci la nouvelle boite de l’Entrepôt qui se chargeait vendredi dernier de faire venir toute la clique parisienne sur les bords de Garonne. On débarque donc sur les coups de minuit à l’entrée du lieu : un long trajet en tramway nous amène à l’autre bout de la ville, face à un espèce de grand hangar blanc tout neuf, gardé par des videurs mastocs. Pas beaucoup de queue, juste le temps d’arriver au début du set de Sam Tiba. Evadé du Club Cheval, le garçon nous sert une bonne mise en bouche, à base de hip hop US riche en basses, avant de glisser vers une fin de set plus tapageuse. La suite devient plus radicale : Gener8ion, nouveau projet discret du label, se dévoile au public. Un type chauve avec une grande casquette ultra baissée (DJ mystérieux wah) balance une techno sans concession, et lance véritablement la soirée, à l’ambiance un peu étrange.
Etrange oui, parce que le lieu ne se prête pas forcément à la soirée : L’Entrepot se révéle être une grosse boite de nuit hyper cadrée loin de l’ambiance des clubs conviviaux, avec son lot de vigiles aux quatres coins du lieu, et son podium ultra haut placé au dessus du bar. On se retrouve donc à se casser le cou pour apercevoir le type en train de mixer sept mètres au dessus de nos têtes. Pas forcément le top. Heureusement, Brodinski nous remet du jus dans les jambes en débarquant sur les coups de 2h avec sa collection de tubes technos. Casquette vissée sur le crane, le jeune patron de Bromance prend d’assaut la soirée, et casse le rythme d’enfer qu’il impose parallèlement avec quelques phases rap US. Un avant goût de son premier album à venir sans doute. Jimmy Edgar prend la suite, et sort la prestation la plus intéressante du soir : entre techno indus’, house rêche, et sonorités trap, le boss de Ultramajic rappelle ses origines, Detroit, mais prouve que son champ musical s’étend bien plus loin. Chaque transition améne une nouvelle idée, un nouveau genre, et nous laisse bien pantois. Un régal.
La nuit commence à toucher à sa fin quand Louisaaahhh!!! prend la suite : la jeune américaine décide de se tourner vers des sonorités plus sombres, à la limite de la transe, et calme un peu le jeu. Avant que Panteros666 ne conclu à sa manière : c’est à dire en tapant bien et fort. Dommage pour nous, on profitera peu de la prestation de ce dernier, victime d’une fatigue imbattable : pas d’after pour les faibles. Mais on a bien kiffé quand même.
Brice Bossavie