En direct de Portico, au Point Ephémère
Portico Quartet a quitté son sublime jazz pour une électro hallucinatoire. Leur album, Living Fields, sortira en mars sur Ninja Tune et le groupe, désormais trio, était de passage au Point Ephémère, à Paris. On vous raconte.
La première fois qu’on a vu Portico Quartet, ils étaient quatre. Dans un concert en forme de douce claque, on découvrait leur jazz minimaliste, d’une maitrise et d’une précision envoutante, sorte de fusion entre Miles Davis et Radiohead sans ne ressembler ni à l’un, ni à l’autre. On découvrait aussi la mélodie ouatée du Hang, cette grosse casserole de cuivre en forme de soucoupe volante, divinement jouée par Keir Vine.
Mais voilà, Portico Quartet n’est plus. Keir Vine a pris sa casserole sous le bras et a laissé le quartet devenir trio ; Jack Wyllie a troqué son saxophone contre un synthé, Duncan Bellamy a abandonné la contrebasse pour la basse tandis que Duncan Bellamy a pris les rennes du trio en passant de la batterie à la boîte à rythme. Le groupe prend à toute berzingue le tournant qu’il amorçait timidement depuis quelques albums : fini l’organique, bonjour l’electronique. Portico Quartet est devenu Portico et a trouvé refuge chez Ninja Tune.
Dark, downtempo. Dés les premières notes on comprend qu’on va, encore une fois, s’en prendre plein la face. Radiohead est toujours là, mais il a lâché Miles Davis pour James Blake. Le trio a gardé ce souci du détail et une maitrise qui frôle la perfection – ce n’est poutant que la troisième fois qu’ils jouent ce nouvel album. Accompagné sur scène par Jono McCleery et sa voix flottante, Portico joue cette musique sonique qui nous porte mais qu’on écoute avec attention. Portico a réussi sa mue, et si on regrettera les effluves envoutantes du quartet, on n’hésitera pas à se perdre dans leurs sublimes divagations électroniques.