En direct de Chapelier Fou au Café de la Danse
FKA Twigs, Hundred Waters, Chapelier Fou (et on n’en oublie certainement), il y avait de quoi faire hier soir dans la capitale. Notre choix, établi sur la simple loi raisonnable qu’est celle de notre coeur, s’est porté sur ce dernier qui, accompagné de ses musiciens, a tout simplement livré l’une des plus belles performances de l’année – mais là encore c’est notre petit coeur qui parle, hein.
Et si la soirée a été aussi grandiose, hier soir au Café de la Danse, c’est aussi parce qu’elle a été magnifiquement lancée avec le projet solo de Verveine – on est d’accord, comme ça, le nom ne donne pas forcément envie -, sorte de Laurie Anderson nourrie au r’n’b des années 90 dont les synthés spectraux nous ont véritablement hypnotisés. La demoiselle au look androgyne et à la timidité exacerbée quitte la salle sous les applaudissements, dans une chaleur suffocante.
Une chaleur suffocante parce que la salle était pleine à craquer hier soir. La légende raconte même que certaines personnes invitées n’ont pas pu y entrer. On s’entasse devant la scène, sur les marches des gradins, partout où un petit centimètre carré de place se libère, alors que Louis Warynski et les siens nous font entrer dans leur monde fantastique fait des sonorités joueuses qui ont fait le leitmotiv esthétique de Chapelier Fou ces cinq dernières années.
La petite troupe joue une grande partie du dernier album Deltas – excepté le titre d’intro « Pluisme » -, des cordes pincées de « Tea, Tea, Tea » à celles plus sensibles de « La Guerre des Nombres », dont la montée électronique résonne encore dans nos têtes. Sur scène, Chapelier Fou joue exactement sur ce fil qui sépare bizarreries bidouillées de notre époque – par instants on croirait même entendre R2D2 – d’un esprit libertin plus baroque. Violons, contrebasse, claveçin et clarinette y côtoient synthés et boîte à rythme sans aucune bouffonnerie, bien au contraire.
Après un rappel (voire deux), la soirée s’est achevée sur des classiques, dont un « Darling, Darling, Darling » revisité (vidéo prise avec notre téléphone cellulaire ci-dessous, et c’est du homemade donc on ne se moque pas de la qualité, hein) et un superbe « Fritz Lang ». La salle se lève. Louis Warynski et les siens sortent sous une véritable ovation, comme on en voit peu souvent.
Meilleur moment : « La Guerre des Nombres ». Sublime.
Pire moment : « hé on s’asseoit devant » : on n’est pas à un concert de Mireille Mathieu non plus…