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© James McCauley / Rex
23 juillet 2018

5 performances live d’Amy Winehouse à écouter jusqu’à la fin des temps

par Corentin Fraisse

Le 23 juillet 2011, Amy Winehouse est retrouvée morte dans son appartement de Camden Town. L’autopsie révélera une overdose d’alcool, alors que la diva sortait de trois semaines de sevrage. Aussi torturée que talentueuse, aussi extravagante que sa voix était pure, Amy Winehouse aura éclaboussé la musique des années 2000 de tout son talent. En seulement deux albums –Frank et Back to Black– elle a gravé dans les mémoires des mélodies impérissables et a offert à la soul un revival flamboyant, avec des influences jazz et r’n’b. Retour sur quelques performances live qui ont participé à faire d’elle une des dernières grandes dames de la soul… Dans la digne lignée d’Ella Fitzgerald, Etta James, Aretha Franklin ou Dinah Washington.

« Stronger Than Me » (Glastonbury, 2004)

Toute première chanson de son premier album Frank, « Stronger Than Me » aborde les thèmes favoris d’Amy Winehouse : le couple et le conflit. Dans une performance épurée dans un tout petit coin du festival Glastonbury, elle est accompagnée par un guitariste bourré de groove qui doit encore aujourd’hui raconter à tout le monde ce moment incroyable. Entre puissance et émotion, elle prouve déjà qu’elle n’aura pas besoin de grosses formations instrumentales pour faire vibrer les salles et les stades. A l’époque, elle n’a que 20 ans : Amy Winehouse, la Kylian Mbappé de la soul.

« You Know I’m No Good » (Brixton Academy de Londres, 2007)

Trois ans plus tard, la diva remplit la mythique salle de la Brixton Academy de Londres. Elle donne une interprétation sobre d’un de ses plus gros succès, sans en faire des caisses. Certainement pour laisser la place à son groupe pour cette chanson toute en élégance : cuivres ronflants, accords jazz glissés sur une guitare claire, basse ronde et refrain inoubliable. Le comble du luxe, c’est la simplicité.

« I Heard It Through the Grapevine » ft. Paul Weller (Jools Holland, BBC, 2006)

Amy Winehouse sait rendre hommage à ses idoles. Ici chez Jools Holland, elle reprend le tube des Miracles rendu célèbre par Sir Marvin Gaye en compagnie de Paul Weller. Son live est, comme souvent, extravagant et impressionnant: sa voix est chaude et puissante, tout a l’air si facile ! Tandis que Paul Weller reste très fidèle à la version originale, Amy a assez d’instinct et de maîtrise pour tourner autour de la mélodie de base sans jamais nous perdre, et pour livrer une des meilleures reprises de ce titre qu’on a pourtant entendu des milliers de fois. Ca transpire la soul et la classe par ici.

« Love Is A Losing Game » (Mercury Prize, 2007)

Comment calmer et captiver un public surexcité en à peine 2 minutes 30. Encore une version épurée guitare-voix sur le titre « Love Is A Losing Game », et toujours plus d’émotion pour un de ses titres les plus mélancoliques. Quelle douceur… Elle transforme ce moment guindé de remise de prix en un instant intimiste. C’est normal d’avoir des frissons alors qu’il fait 35°C ?

« Back to Black » (Irlande, 2006)

Sans aucun doute la meilleure performance live de sa carrière, qui nous fait oublier le désastre de Belgrade. Une basse toujours plus ronde, une guitare qui claque sur les contre-temps, et bien sûr une voix. Merci-bonsoir. Amy excelle dans l’art de se décaler légèrement du temps pour s’y raccrocher au dernier moment, en se laissant une immense liberté, ce qui rend unique chacune de ses versions live. Sa voix pleure, on sent dans son regard toute la rage du monde et l’espace d’un instant, on touche au merveilleux. Un live dont on se rappellera éternellement.

Bonus : « Valerie »

On ne pouvait pas ne pas mentionner cette session. Confortablement assise dans son canapé, Amy Winehouse donne une nouvelle version de sa reprise des Zutons. Nonchalance absolue, elle semble très peu concernée, se regarde les ongles… Et lâche quand même des vocalises d’anthologie, avec une facilité déconcertante. Sept ans après sa mort, sa voix et son charisme continuent de hanter nos esprits… Et il sera bien difficile de les en déloger.

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