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10 juin 2014

Weather Festival 2014 : On a kiffé

par rédaction Tsugi

Il nous a bien fallu une journée pour atterrir de ces trois jours de communion techno (mais pas que…) pour raconter de manière totalement subjective (ne cherchez pas dans ce compte rendu une liste exhaustive des prestations de chacun) ce Weather Festival qui nous a laissé sur les genoux, mais les yeux brillants et le cœur heureux.

6 juin : Ouverture. Institut du Monde Arabe.

Le cadre exceptionnel, d’abord sur la splendide terrasse pour le cocktail d’inauguration, puis sur le parvis où ont eu lieu les “concerts” a lancé les festivités de la plus belle des manières. Il n’y avait pas que des teenagers parmi un public très mélangé (quasiment de 7 à 77 ans) où l’on croisait bien sûr les sangliers de la house venus flairer le parfum de leur jeunesse symbolisée par la présence des légendaires Moritz Von Oswald et Underground Resistance.Underground Resistance

C’est pourtant la jeune classe et Mount Kimbie que l’on a entendu en premier. En diurne leur light show de toute beauté avait un peu de mal à percer, dommage, leur son, made in new sound of London, toujours aussi tendu mais sexy nous a bien agrippé. Ce qui n’a pas été le cas du trio Von Oswald, Tony Allen et Max Loderbauer dont les expérimentations ésotériques entre afro-dub et ambient manquaient beaucoup trop de liant, de puissance et de justesse sonore pour marquer le coup : à quoi ça sert d’utiliser le batteur de Fela s’il est inaudible ? On a eu d’ailleurs un peu peur au début de la performance de Underground Resistance, emmené par leur lider maximo, Mad Mike, que la soirée vire au cauchemar (dans une telle ambiance cela aurait été dommage) avec un live frôlant le sous jazz-rock. Une pluie de beats plus tard, UR retrouvait pour le plus grand bonheur de tous, sa puissance originelle pour les classiques “Hi Tech Jazz”, “Jupiter Jazz” et surtout “Jaguar” en rappel qui nous tiré des larmes.Scène Extérieur

7 juin : Main Event. Parc Des Expositions, Le Bourget.

On a vite rangé les mouchoirs pour ce qui restera comme un moment grandiose  et (on pèse nos mots) inédit à Paris pour tout adeptes jeunes ou vieux de la Musique Electronique. Avec des majuscules. Le cadre magistral se suffit à lui même : des avions (dont le Air Force One de Barack Obama), des fusées, des hélicoptères et des scènes dotées de light shows et de soundsystems ahurissant. Alors bien sûr, il y a aura toujours quelques blasés pour railler l’omniprésence des basses ou le ringard des lasers mais on les laissera bavasser entre eux et en boucle. Nous, on a kiffé. On le dit haut et fort.Scène Manu Le Malin

D’entrée, on a été saisi par l’ambiance, certes très excitée, mais toujours dans un esprit chaleureux de communion où tout le monde (20000 ? 30 000 ?) se sentait pleinement concerné par la Fête. Puis il y a eu ce plaisir rare à Paris de danser en plein air et en plein jour sur Ricardo Villalobos, Floating Points, Seth Troxler, Derrick May, ou Moodymann. Bizarrement, au point que l’on se demande parfois s’ils étaient sur place, beaucoup de commentateurs raillent le côté monolithique du son. Certes les deux scènes intérieures étaient consacrées à une techno pure et dure (on a beaucoup aimé le groove métallique de Rodhad et un Manu Le Malin en grande forme) mais si cela ne leur convenait pas, ils pouvaient toujours sortir et danser sur de la house et même de la funk.Ricardo Villalobos au Weather

Dans ce registre, qui ne faisait pas la part belle au pilonnage en règle, Ben Vedren, Sonja Moonear, et évidemment le toujours chamanique Ricardo ont marqué les esprits. On accorde quand même aux rabats joies des prix au bar relativement indécents pour un festival (9 euros la pinte) et des queues insupportables aux trop rares foodtrucks. La perfection n’existe pas c’est bien connu et il faut plutôt rendre hommage aux organisateurs qui ont prouvé leur capacité à reproduire sur une plus grande échelle l’esprit Concrete. Et sans que ne leur soient versées de belles subventions des pouvoirs publics ou quelques enveloppes par de généreux et multiples sponsors. Ce qui ne les a pas empêché de déployer sur le site une mise en place considérable de moyens techniques et humains sans avoir la garantie d’un retour sur investissement. Du jamais vu dans l’univers électronique. Ça en valait le coup. Assurément.Closing Ile Seguin 

9 juin : Closing Ile Seguin, Boulogne Billancourt.

Après une pause dominicale, quand même salutaire pour nos vieux os, on a pris le chemin de l’île de l’Ouest parisien pour une conclusion au démarrage orageux.  Ce qui lui donnait un air d’after grisâtre, comme le teint de certains participants en recherche d’un second souffle. Heureusement, la réapparition du soleil a définitivement figé un smile communautaire sur le visage des danseurs. Le sourire, voire même l’hilarité, était aussi général chez les quatre héros de Detroit, Marcellus Pittman, Moodymann, Theo Parrish, et Rick Wilwhite, qui se passaient à tour de rôle les platines, très heureux d’être là. Un joyeux bordel qui ne nuisait pas à l’effervescence d’une performance, sans doute trop old school pour les plus jeunes, mais qui replongeait dans les fondements funk de la house nation, soulignée en plus par la présence des danseurs de Juste Debout. En extérieur, Blawan et Ben UFO semblaient eux s’adapter à la météo en envoyant du bois aux premiers nuages, puis se faisant plus léger pendant les éclaircies.

Comme l’a dit Brice Coudert, le directeur artistique de l’événement, ce n’est pas un nouveau Berlin, mais bien un nouveau Paris qui est né ce week-end. Souhaitons lui une longue vie.

 

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