Nuits Sonores 2014 : jour 2
16h30 : Pour cette première diurne de Nuits Sonores 2014, la Confluence donne carte blanche à Glasgow. On débarque donc en plein après-midi, sous un soleil écrasant, et les festivaliers sont déjà là, lunettes de soleil sur le nez, bières en mains, occupant chaque centimètre carré de l’espace pelouse. Les premiers danseurs sont aussi au rendez-vous devant le set de Commando Koko, qui lance ce deuxième jour comme il le faut, avec une techno douce teintée d’un funk curieux.
18h30 : Direction le côté « Saône » de la presqu’île, avec une programmation particulièrement alléchante qui nous attend à la Sucrière. On arrive pendant le set d’Apollonia, et vu l’heure tout le monde a l’air plutôt chaud. Le trio prépare comme il se doit l’arrivée de la belle Nina Kraviz, alternant parfaitement déflagrations soniques et flammes adoucies. Un petit quart d’heure avant la fin du set des Réunionnais on constate alors un fait étrange dans la salle 1930. La file d’attente pour les toilettes se remplit, et il est assez rare pour le préciser, mais la file masculine est pour une fois bien plus importante que celle des demoiselles. On ne veut pas en manquer une miette, on n’interromprait pas ce beau spectacle pour une histoire de vessie capricieuse. Force est de constater que les sanitaires sont un peu plus dégagés dans la salle voisine 1960 pour le live de Crocodiles. Nina Kraviz par ci, Nina Kraviz par-là, la Russe semble attendue si l’on tend nos oreilles indiscrètes dans certaines conversations. Oui, Tsugi et Smart vous espionnent. Ou alors c’est que vous parlez trop fort. Ou que vous avez déjà utilisé trop de « tokens ». Coucou la demoiselle qui vomit à 18h59 !
21h30 : A ce moment deux faits marquants se déroulent, un peu comme une jonction impossible, mais apothéotique. La Russe d’une part, Daniel Avery et son Drone Logic de l’autre côté de ce mur qui sépare les salles 1930 et 1960. Nina Kraviz en est à sa troisième heure aux platines, se trémoussant, fermant les yeux, galvanisant un public qui s’entasse. L’Anglais lui parvient à transcender la salle dans une sorte de chamanisme robotique, tel un prophète envoyé du futur, avec une coiffure semblable à un chou posé sur sa tête. Quand l’on passe d’une salle à une autre, cette effervescence qui monte de part et d’autre est palpable. C’est l’embrasement jubilatoire. Comme si Daniel et Nina avaient fait la promesse secrète de faire tomber ce mur qui les sépare, mur qui n’a jamais semblé aussi frêle que pour la fin des performances de ces deux ténors.
2h : C’est le circuit électro. Pour ce faire, Nuits Sonores investit divers établissement de Lyon. Et comme on ne peut pas tout faire, il aura donc fallu choisir. Et pour nous ce sera les grosses basses et la house funky de D’julz à l’Ambassade Club. Idéal pour achever un tel brasier, sans l’éteindre. On est un peu sur les genoux – au figuré hein – et puis on n’est comme désorienté sans nos « tokens ». Demain un lourd programme nous attend, avec quelques Ten Walls, Fuck Buttons, Gold Panda ou Four Tet. Entre autres.