Leon Vynehall illustre le New York des années 60 dans « Nothing Is Still »
Rien n’est immobile. Au premier coup d’oeil sur la pochette, impossible de contredire Leon Vynehall sur ces trois mots choisis comme titre. Dessus, le pont de George Washington à New York est déconstruit par une douzaine de spirales, le rendant méconnaissable. Cette pochette n’est autre que l’oeuvre Cinetisation de Pol Bury, datant de 1967, époque clé de cet album.
Tout est parti de la mort de son grand-père il y a quatre ans. En regardant les polaroïds de sa grand-mère serveuse au bal du Maire de New York et de son grand-père entouré de chevaux dans un ranch en Arizona, l’Anglais s’intéresse au sujet auprès de son aînée. « J’ai ressenti le besoin de documenter cette période, pour elle. » explique le producteur. Nothing Is Still prend alors petit à petit forme en tant qu’hommage à l’émigration de ses grands-parents de Southampton à Brooklyn dans les années 60.
Avec ce premier album d’ambient, Leon Vynehall délivre une histoire personnelle riche en instruments et intense en émotions. Onze titres, ou plutôt neuf chapitres et deux notes de bas de page, découpent cette histoire. Ce choix plus qu’original est dû à l’aspect multi-supports de l’oeuvre. Nothing Is Still est plus qu’un album, c’est aussi un roman écrit par Max Sztyber et Leon Vynehall et des vidéos et photos accompagnatrices. Débutant sur l’épopée de sept jours dans l’Océan Atlantique de « From The Sea » et les deux notes de bas de page pleines de douceur, la première partie est très contemplative. Or, l’album s’envole sur les septième et huitième chapitres « English Oak » et « Ice Cream » avant une conclusion cinématographique, de l’ordre d’un générique de fin.
Plus qu’un conte sur ses grands-parents, Leon Vynehall signe avec Nothing Is Still une histoire universelle : chacun s’approprie le disque et en dégage son propre exil.
Pour accompagner cette sortie, Leon Vynehall sera en concert au Café de la Danse à Paris le mercredi 20 juin.
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