En direct de Jukebox Champions au Bataclan
Jukebox Champions c’est la rencontre de deux beatmakers plutôt doués : Blanka d’une part, le Marseillais de La Fine Equipe, et Fade d’autre part, le producteur anglais de State of Mind. On pourrait penser que tout est dit, pourtant il faut aller les voir les deux copains sur scène pour vraiment comprendre la chose, soit un melting pot de beats et de scratchs acides, de folie et de douce fureur. Parfois s’opposant, s’affrontant comme dans un battle, Blanka (veste rouge) répondant aux taquineries de Fade (veste verte).
Il faut dire que visuellement, le show a de la gueule. Quatre MPC face à la scène, ce qui donne cette impression artisanale, d’un live fait à la main, devant vous. On vous prend à témoin, un peu comme quand vous êtes dans un restaurant japonais et que l’on prépare les sushis devant vous. C’est rassurant. Fade et Blanka switchent de MPC pendant les morceaux, donnant des allures de chorégraphie à une performance jamais figée, toujours en mouvement, bref, plutôt bien rodée. Il faut dire qu’on est face à deux signatures.
Dommage que le Bataclan n’était pas davantage rempli d’ailleurs, l’ambiance aurait certainement grimpé de quelques degrés avec une poignée de spectateurs supplémentaires. Mais qu’importe, puisque de la chaleur il y en avait hier soir, Jukebox Champions sachant varier les plaisirs et embarquer son public comme il se doit, au bon moment, lui proposant de swinguer sur une version modernisée du « Hit The Road Jack » de Ray Charles, façon hip-hop underground, ou le faisant rêver sur les élancées vocales de Astrid Engberg, qui nous a rappelé que le r’n’b n’était pas seulement une question de vibrato.
Meilleur moment : le battle de scratchs, on en a pris plein la tronche.
Pire moment : quand on s’aperçoit qu’il n’y a pas grand monde derrière nous.