Moodoïd, prince de la « Cité Champagne »
Quand il arrive sur le paysage musical français, Pablo Padovani a déjà tout d’un prince. En 2013, à l’époque guitariste pour Melody’s Echo Chamber, il rencontre Kevin Parker, le frontman de Tame Impala. L’Australien collabore alors avec Pablo pour son tout nouveau projet électro-pop Moodoïd, étymologiquement « mood bizarroïde » (ou « humeur étrange »). Dans l’année qui suit, un EP éponyme et un premier album, Le Monde Möö, se succèdent.
Quatre ans plus tard, Moodoïd est de retour avec un nouvel album : Cité Champagne. Accompagné de Pierre Rousseau, moitié de Paradis, à la production, il a décidé d’enregistrer tous les morceaux en groupe, dans les conditions du live. Au premier coup d’oeil sur la pochette, par les vêtements, la posture et l’expression faciale du chanteur, il est clair qu’il a compris son statut de monarque. Prince d’une Cité Champagne festive, inspirée par la rue d’une de ses anciennes adresses parisiennes. Dès les premières secondes de « Langage », Moodoïd invite à entrer à l’intérieur de la cité, avec des choeurs lointains envoûtants. Les trois titres suivants ne sont pas dépaysants : « Reptile », « Planète Tokyo » et « Miss Smith » sont tous trois issus de Reptile, le dernier EP du groupe. Pourtant, les thèmes de l’album défilent déjà : l’amour, le sexe, le bonheur, la rupture, la frustration. Dans l’ordre que l’on souhaite.
Comme à son habitude, Moodoïd oscille entre sonorités eighties et futuristes, anglais et français, voix aiguë et grave. Une voix toujours aussi suave et unique, mariée au psychédélisme qui lui va si bien, tous deux illustrés à la perfection sur le très sexuel « Amour Voiture » (« Laisse-moi te mener en voiture, on baisera sur la banquette arrière »). Tantôt lancinant (« Bye Bye » et l’appel à l’amour désespéré « Helena »), tantôt très rythmé (« Chamberlain Hotel », « Star »), Cité Champagne est plein de contrastes, avec des paroles parfois incroyablement tristes sur fond de musique faisant taper du pied.
Quand on écoute Cité Champagne, tout paraît si simple, presque enfantin. Or, face à l’élégance de cet album, il est impossible de nier que Moodoïd est devenu le prince de l’électro-pop à la française.
Moodoïd fera le tour d’une poignée de festivals dans les prochains jours, dont The Magnifique Society à Reims le 17 juin et Days Off, aux côtés de Flavien Berger, à Paris le 5 juillet. Pour les plus courageux, le Français sera également au festival Summer Sonic à Tokyo en août.
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