Le jeudi 14 novembre, dĂ©primant par sa mĂ©tĂ©o, Ă©tait finalement porteur d’une bonne nouvelle : c’Ă©tait la premiĂšre soirĂ©e du festival How To Love au Petit Bain, qui se tient du 14 au 23 novembre. Et pour dĂ©marrer les hostilitĂ©s, la pĂ©niche accueillait les Toulousains de Scarecrow et la tonitruante Dallas Frasca. Petite particularitĂ© du jour : les bluesy Scarecrow ont jouĂ© aprĂšs la tĂȘte d’affiche. Bizarre bizarre.

Place donc Ă  Dallas Frasca et ses deux musiciens. Avec ses cheveux rouges coiffĂ©s Ă  la Cindy Lauper et sa voix forte et rocailleuse, l’Australienne attaque directement : son rock est brut, puissant, frontal. Et dĂ©complexĂ© surtout ! Au bout de quelques chansons, elle n’hĂ©site pas Ă  descendre chanter dans le public. Bain de foule ? Non, simplement une grosse envie de biĂšre. AprĂšs son aller-retour au bar, elle nous gratifiera d’un petit rot distinguĂ©. Le ton est donnĂ©. Pendant ce temps lĂ , son guitariste saute partout, et ne s’arrĂȘtera pas. Le batteur bodybuildĂ© s’acharne sur ses fĂ»ts, habillĂ© d’un mini-mini-short. Ils osent tout, mĂȘme la reprise de « Whole Lotta Love » de Led Zeppelin au beau milieu de leur morceau « Coming Home » : casse-gueule mais franchement rĂ©ussi. Quand la chanteuse ose dire que les Français sont mous, un « Then bring it on, cunt ! » (je ne traduirai pas) fuse. Et si les parisiens ne pogotent pas, ils chantent, crient, apostrophent le groupe. Une super ambiance qui se prolongera au merchandising, oĂč le trio papote avec plaisir avec le public, sans avoir l’air de tant s’intĂ©resser Ă  la vente de leur dernier album Sound Painter. On a adorĂ©, comme cet obscure guitariste chevelu qui a un jour dit d’eux : « super voix, super riffs et super groove ». Le gratteux en question ? Slash.

Du coup, c’est devant un public bien remontĂ© qu’est apparu Scarecrow, avec leur blougiboulga blues-hip-hop-rap-français, comme si Java se prenait un bain dans le Mississippi. L’ambiance redescend d’un cran pour une Ă©coute plus attentive. Le chanteur Slim Paul a dĂ©cidĂ©ment une voix exceptionnelle, parfaitement taillĂ©e pour le blues et leur titre « Ain’t Got No Chance (But Buying You) » (issu de leur album Devil & Crossroads) est d’une efficacitĂ© exemplaire. Le bassiste fait le show, le rappeur fait son job. Rien Ă  redire !

Meilleur moment : le guitariste de Dallas Frasca a un problĂšme technique ? Pas de problĂšme, le super-musclĂ© batteur se met Ă  quatre pattes et fait le dos rond/dos creux façon yoga. DrĂŽle de maniĂšre de faire patienter !

Pire moment : faire dĂ©marrer le deuxiĂšme groupe Ă  23h30, vraiment ? On fait comment pour prendre le mĂ©tro ?