Tsugi parie sur : Mykki Blanco
C’est une des grosses satisfactions sociales de la musique cette année, le rap a fait sa révolution sexuelle. Après le rap imprégné de voguing de Zebra Katz, les confidences d’amours homosexuelles de Frank Ocean et Le1f et son “banji” (le swag gay selon ses propres dires), c’est au tour de Mykki Blanco de bousculer à grands coups de talons les codes rétrogrades du hip-hop anglo-saxon.
Mykki, né Michael Quattlebaum, joue sur tous les tableaux : poète, comédien (il a écrit un one-woman show), auteur et avant tout rappeur travesti donc, cheveux long parfois blondis, bas résilles, bottes, robes etc. Un sens délicat de la mode qui contraste fortement avec le flow ultra-violent et les morceaux noirs de ce New-Yorkais de 24 ans. Quand en plus il s’affuble de charmants petits surnoms comme “la princesse illuminati” ou “l’ange mutant”, le personnage fascine forcément. Terry Richardson en a fait l’un de ses modèles et Mykki traîne ses guêtres transgenres aux défilés et performances branchées du coin. En première partie de Death Grips samedi, dernier soir du festival M Pour Montréal, Mykki a réussi à mettre la foule dans son camp grâce à un sens du théâtral qui l’emmène bien plus loin que le simple show hip-hop.
C’est avant tout pour la musique qu’on est là, donc, et Cosmic Angel : The Illuminati Princess Mixtape est là pour prouver qu’elle n’est pas mise au second plan. Avec l’aide, notamment, du suscité Le1f et sur des productions lourdes en basses (on croirait entendre la patte de TNGHT par moments), Mykki Blanco fait bien mieux que d’amuser la galerie. En écoute et téléchargement ci-dessous.