Carl Craig & Nina Kraviz : l’interview croisée
Interview extraite de Tsugi 100, sorti en mars dernier et disponible à la commande ici.
Une ville froide de Sibérie Orientale, et Detroit, le temple de la techno : Nina Kraviz et Carl Craig ne pouvaient pas avoir de racines plus éloignées. Et pourtant, les voilà tous les deux au sommet de la techno.
Rares sont les producteurs pouvant se targuer d’avoir aidé à l’invention d’un genre. Si Carl Craig a grandi au son des premiers artistes techno de Detroit, ses mentors Kevin Saunderson, Jeff Mills ou Derrick May, il a bien sûr lui-même apporté sa pierre à l’édifice, en faisant partie de cette fameuse « deuxième vague » techno, sous son propre nom ou ses alias comme 69. Ou encore en sortant en 1999 « Bug In The Bass Bin », un titre fascinant ayant influencé la toute jeune drum’n’bass qui naissait alors de l’autre côté de l’Atlantique. Bref, un sacré CV qui, en Sibérie, faisait rêver une jeune Russe passionnée de musique électronique. Son nom ? Nina Kraviz, fan inconditionnelle, DJ, productrice et songwriter respectée. Les deux se connaissent et fourmillent de projets, avec un album d’un côté et un label de l’autre. Il était temps de les réunir.
Comment vous êtes-vous rencontrés ?
Carl Craig : Je ne m’en souviens pas très bien, via DJ Stingray peut-être ?
Nina Kraviz : En fait, j’ai rencontré Carl il y a très longtemps, mais c’est normal qu’il ne s’en souvienne pas, j’étais encore journaliste musicale. Il passait au Mio, à Moscou, et je voulais l’interviewer. Alors j’y suis allée au culot à la fin de son set. Il m’a répondu qu’il n’y avait pas de problème – mais il a retiré ses lunettes de soleil, m’a regardé comme s’il se moquait un peu de moi, j’étais très embarrassée et intimidée. Je l’ai retrouvé dans sa voiture pour finalement faire l’interview, et il ne lâchait pas un mot, c’était affreux ! Des années plus tard, on s’est revu. Tout a commencé en 2005, quand j’ai été acceptée à la Red Bull Music Academy, qui se tenait cette année-là à Seattle. Mais je n’ai pas pu y aller parce que je n’ai pas pu avoir de visa : ils m’ont demandé à l’ambassade ce que je venais faire aux États-Unis, puis ont googlé des questions au hasard pour savoir si je disais vrai. Ils m’ont demandé quel était le premier album de Daft Punk ! J’ai répondu Homework bien sûr, mais ils m’ont assuré que ce n’était pas ça ! Or, j’en étais sûre, c’est comme s’ils me demandaient mon propre nom ! J’ai quand même mon petit caractère, je n’aime pas quand on me pose des questions bizarres et j’ai un petit problème avec l’autorité… Je n’ai pas dû leur répondre de la bonne façon, et ils ont tout simplement refusé ma demande de visa. Ce fut une tragédie pour moi de ne pas pouvoir y aller. Mais je me suis rattrapée à l’édition suivante en Australie puis en 2007 à Toronto, où Carl était conférencier !
Carl, contrairement à Nina qui a dû attendre quelque temps avant de pouvoir voyager aux États-Unis, tu es né à Detroit…
Carl Craig : J’ai grandi au milieu d’un mouvement musical très inspirant, et c’était juste là, dans mon jardin. Je viens de la techno-city ; ça a dû être beaucoup plus difficile pour Nina d’en arriver là où elle est. J’avais accès à Juan Atkins, Derrick May, Kevin Saunderson. J’ai pu apprendre de ceux qui ont créé ce style.
Ça t’a aidé ? Ou c’était finalement assez difficile de se faire un nom en côtoyant les légendes de la techno ?
Carl Craig : Je n’ai jamais voulu me « faire un nom », mais faire de la bonne musique. Je me suis déjà disputé avec un ami à ce sujet… Il me disait : « Mais il y a déjà Derrick May, tu ne deviendras jamais aussi grand ! » J’aurais pu abandonner et aller bosser à McDonald’s. Mais j’ai préféré lui dire qu’il avait tort et j’ai fait tout ce que je pouvais pour devenir la personne que je souhaitais être – de toute façon je n’ai jamais voulu faire autre chose, c’était ça ou un job à l’usine. Et puis je n’ai jamais voulu devenir « aussi grand » que Derrick May ou Kevin Saunderson. Ce serait comme un fils qui veut devenir le roi de la maison à la place de son père. Ce sera toujours papa le roi. Tu peux devenir le père de ton propre foyer bien sûr, mais je n’ai jamais eu l’intention de prendre le pouvoir. Avec eux, j’ai toujours été un étudiant.
Ça a dû être plus compliqué pour toi, Nina, d’avoir accès à la musique.
Nina Kraviz : J’ai grandi à Irkoutsk, en Sibérie. Ce n’est pas une si petite ville (il y a dans les 600 000 habitants, ndr.), mais c’était difficile, voire impossible, de trouver des morceaux électroniques. Personne parmi mes amis n’écoutait ce genre de musique, ou à la rigueur Prodigy. Je pense que ça m’attirait aussi parce que c’était inaccessible ! Je piratais beaucoup de CDs, et surtout je lisais énormément, j’imprimais tout ce que je trouvais sur les artistes de Chicago et Detroit. Je savais tout de la seconde vague des artistes de Detroit par exemple, je savais que Carl Craig en faisait partie et était très prolifique… Avant même de pouvoir mettre la main sur un de ses morceaux ! Quand finalement je trouvais un album qui m’intéressait, c’était un moment très précieux. Et puis je lisais aussi des magazines musicaux, comme Ptyuch. Quand j’ai déménagé à Moscou pour suivre des études de dentiste, j’ai écrit pour Ptyuch. J’ai aussi travaillé pour une agence de promotion, j’accueillais les artistes à Moscou. J’ai pu rencontrer Juan Atkins, Los Hermanos, j’ai chroniqué des groupes russes que j’écoute encore aujourd’hui comme Species Of Fishes (que j’ai d’ailleurs signé sur mon nouveau label GALAXIID)… J’ai beaucoup appris !
Il y avait la radio aussi…
Nina Kraviz : Oui, j’enregistrais tout sur cassette ! Quand j’étais petite, je ne voulais jamais aller dormir. C’est comme ça que j’ai pu écouter les émissions de radio de Moscou et découvrir la musique électronique – il y a 5 000 kilomètres entre Moscou et Irkoutsk, avec cinq heures de décalage horaire. Du coup, les émissions qui m’intéressaient passaient vers quatre heures du matin… Je m’entraînais déjà à mes horaires d’aujourd’hui. (rires)
Carl Craig : Pour moi aussi la radio a été une grande source d’influence et d’inspiration, et on avait la chance d’avoir d’excellentes émissions à Detroit, tenues par The Electrifying Mojo notamment. J’avais dix ans, je n’allais évidemment pas en club, et le seul moyen de découvrir de la musique, c’était d’écouter Mojo. Il jouait un mélange de funk, de disco, de soul et de rock. Puis il a commencé à passer de la musique électronique, Human League, CAN, Kraftwerk évidemment. Et il y avait le jazz. On avait une très bonne station de radio spécialisée. J’ai grandi en l’écoutant, sur la route – quand tu vis là-bas, tu passes beaucoup de temps dans ta voiture, c’est le seul moyen de se déplacer. J’ai également pu rencontrer Francisco Mora, mon ami, mon mentor. Il était l’un des batteurs de Sun Ra et il m’a tout appris sur Miles Davis en me faisant une cassette avec des morceaux allant de la fin des années 60 jusqu’à sa période sombre, quand il ne composait plus rien. Ainsi quand j’ai rencontré Marcus Belgrave (trompettiste de jazz, ndr) et que nous avons formé The Detroit Experiment, j’étais dans mon élément, grâce à cette radio et cette cassette.
Et la radio d’aujourd’hui ?
Carl Craig : La musique, aux États-Unis du moins, a perdu de son engagement. Les albums qui sortent sont complètement débiles, surtout dans la black music. Pour moi Kanye West est un génie, j’ai adoré Yeezus. Et puis il a sorti The Life Of Pablo. J’aime bien l’album, mais dans un titre il raconte qu’il « baise avec cette fille qui se blanchit le trou du cul à la javel » et se demande si la javel ne va pas tacher son tee-shirt. Sérieusement ? Comment peux-tu dire des trucs comme ça ? Et après, j’ai appris que le disque qu’ils ont samplé pour ce morceau est un album religieux… Nous avons besoin que la notion d’engagement revienne dans la musique, que les albums parlent des problèmes des gens qui vivent aux États-Unis et ailleurs. Pas besoin d’être si trivial et parler de trou du cul délavé à la javel… Ce genre de morceau passe pourtant à la radio. Alors bien sûr, ils bipent certains mots, mais on comprend quand même et il suffit d’avoir l’album à la maison pour qu’une de mes filles entende ça, alors qu’elles n’ont que huit et douze ans.
Nina Kraviz : Si j’étais ministre de la Culture, je bannirais la musique de merde de la radio, ou j’instaurerais des horaires spéciaux. Il y aurait un jingle pour prévenir les gens, comme le « parental advisory » sur les albums : « Your attention, a really shit tune is coming. » (rires) Le cerveau humain est un organe très sensible. Il absorbe beaucoup, des choses que l’on souhaite retenir, mais aussi ces titres de mauvaise qualité. Quand je parle de musique de merde, ce n’est pas pour opposer le mainstream et l’underground, c’est autre chose : ce qui compte c’est l’approche, l’intention derrière. Qu’un morceau ne soit pas fait uniquement pour se vendre et être consommé comme un vulgaire gâteau. Quand Quincy Jones, dont nous sommes fans Carl et moi, enregistrait des morceaux qui allaient devenir des tubes, il savait peut-être qu’ils allaient avoir du succès, peut-être même que c’était le but premier. Mais son approche était artistique, tu ne peux que le respecter. Si un jour j’ai un enfant, je veux qu’il ait cette bonne énergie dans sa vie, puisse allumer la radio et avoir de la bonne musique à disposition. C’est précieux ! Malheureusement de moins en moins de radios ont les moyens de faire ça. Il en reste bien sûr quelques-unes : CBS notamment, une webradio créée par I-f et aujourd’hui hébergée par Intergalactic FM, qui passe plein de trucs bizarres et obscurs, de la disco, de l’abstract, de l’electronica, des classiques house, de la techno… Je crois que 50 % de ma culture électronique s’est faite via la radio et plus spécialement CBS.
Vous avez tous les deux lancé votre propre label, toi Carl Craig avec Planet E il y a 26 ans, et toi Nina avec Trip il y a un peu plus de deux ans – puis le sous-label GALAXIID il y a peu. Ça a toujours du sens aujourd’hui de lancer un label alors que l’industrie du disque ne se porte pas au mieux ?
Carl Craig : Si je lançais Planet E aujourd’hui, j’irai mettre mes sorties sur Beatport pour les DJs, mais surtout sur SoundCloud, YouTube, et les plates-formes de streaming. Ça ne représente rien en termes de ventes : ton morceau a peut-être fait un million de streams, mais en terme financier, ça correspond presque à un bon gros zéro. Quand j’ai commencé, c’était un jeu difficile, car il était très dur de se faire payer par les distributeurs alors que tu devais avancer beaucoup d’argent pour presser ton vinyle. Pour presser 30 000 albums, il fallait que tu débarques avec 20 000 dollars. Pour quelqu’un qui bossait à Walmart ou autre, c’était dur ! Mais les sorties de KMS par exemple pouvaient facilement s’écouler à 30 000 copies, sans aucune promotion. Aujourd’hui un vinyle qui culmine à 250 copies vendues, c’est un hit ! C’est honteux…
Nina Kraviz : Lancer un label était surtout une étape importante pour moi. Après quelques années de carrière et beaucoup de phases – funk, electro, house, et techno bien sûr –, j’ai absorbé beaucoup de styles différents. Mais en écoutant mes morceaux, je me suis rendu compte que, quel que soit le genre auquel je m’adonnais, il y avait toujours une certaine texture, certaines émotions et approches en commun. J’ai compris que j’avais développé un « goût ». C’est pour ça que j’ai lancé mon label, pour offrir une plate-forme à des artistes que j’aime. J’y fais tout moi-même, en étroite collaboration avec un graphiste, Tombo, pour les artworks. Rien ne sort tant que j’estime que ce n’est pas prêt, c’est une approche différente d’un label classique. Bien sûr je suis contente si une sortie se vend bien, comme « I Wanna Go Bang » de Bjarki – les gens pensent que la bonne musique ne se vend pas, mais c’est faux, Carl le sait bien. Mais je sais aussi que certains bons morceaux ne se vendront pas, car ils sont moins faciles d’accès. Ça va me demander un peu d’argent en plus ? J’ai la chance d’être une artiste populaire, je voyage partout dans le monde et gagne bien ma vie, donc je vais le faire. C’est aussi une manière de contribuer à mon échelle à l’histoire de la musique, comme l’a fait Carl avec ses titres !
À quel titre penses-tu ?
Nina Kraviz : « Desire », notamment, sous ton alias 69. Ce titre est incroyable, mais je le cite aussi parce qu’il m’a marquée plus jeune. Je m’explique : Laurent Garnier est l’un de mes DJs préférés. J’étais très fan de lui, j’achetais tous ses disques et tous ses mixes. En 2002, il a sorti une série de mixes, Excess Luggage. L’un d’entre eux a été enregistré à Detroit, et c’est l’un des mixes qui m’a le plus influencée, et qui contient également l’une mes transitions favorites – entre « Souldancer » d’Heiko Laux et « Chios » d’Ignacio… Ça donne la chair de poule ! Ce mix de Laurent Garnier comprend aussi, vers la fin, « Desire ». C’est plus qu’un morceau, c’est une symphonie, authentique et simple – il n’y a que toi ou Jeff Mills qui ont réussi à faire ça à mon avis. En 2005, je suis allée voir Laurent Garnier jouer à Moscou, pour un long set au Gorod Club. Il devait terminer à 6 heures du matin, mais il a joué jusqu’à 8 heures. Il ne restait plus grand monde, on devait être vingt. Laurent atteignait une autre dimension avec ce set. Je suis allée jusqu’à son DJ-booth pour lui demander de passer un morceau. Je ne le fais jamais, je sais que ça ne se fait pas, mais j’avais tellement envie d’entendre ce titre ! J’ai écrit « Desire » sur un petit bout de papier, je lui ai donné, il a hoché de la tête et a continué à jouer pendant 30 minutes. J’étais déjà en train d’oublier cette histoire… Et là j’ai entendu les premières notes de « Desire ». Imagine ! C’était émouvant, j’étais tellement contente, j’en ai eu les larmes aux yeux. Aujourd’hui, quand je joue et que je vois quelqu’un en face de moi qui est vraiment dévoué, passionné, et qui me tend un papier avec un nom de morceau ou me demande de jouer plus longtemps… J’essaye de le faire. Juste parce que je me souviens à quel point c’était génial quand ça m’est arrivé.
Un autre morceau emblématique de ta carrière Carl, c’est « Bug In The Bass Bin », qui a influencé tout un courant musical, la drum’n’bass. Tu t’attendais à un tel impact ?
Carl Craig : Non, pas du tout. J. Saul Kane, l’un de mes amis londoniens, qui sort des disques sous le nom de Depth Charge, me donnait ses incroyables disques de breakbeat. J’en posais un sur ma platine, et souvent je lui demandais de l’aide, car je ne savais pas à quelle vitesse le mettre, en 33 ou en 45 tours. Et il me répondait : « Il se met à la vitesse que tu veux. » J’ai adoré cette idée. Et j’ai commencé à faire écouter « Bug In The Bass Bin » autour de moi. La première personne qui a dit qu’il adorait le disque était Kenny Dixon Jr., alias Moodymann. J’aurais dû savoir qu’il se passait quelque chose de spécial autour de ce morceau ! (rires) Mais je n’avais pas du tout conscience de ce qu’il se passait au Royaume-Uni avec la drum’n’bass.
Tu as annoncé en février dernier la sortie de Versus, un album écrit en collaboration avec Francesco Tristano et reprenant tes grands titres avec un orchestre classique. Comment t’es venu cet attrait pour la musique classique ?
Carl Craig : J’ai grandi en écoutant de la pop et de la soul sixties, des Righteous Brothers à Marvin Gaye ou The Moody Blues. Il y avait des cordes, et j’ai toujours aimé ça. Aussi, il y a la « musique d’ascenseur », à savoir de la musique légère, des gros hits repris par des orchestres… Et il s’avère que j’adore la musique d’ascenseur, même si le terme est péjoratif ! Si tu l’écoutes en te disant que c’est de la musique psychédélique, c’est incroyable. (rires) J’ai donc toujours aimé les cordes, et on utilisait beaucoup de sons de cordes synthétisés au début de la techno. Regarde « Strings Of Life » ! Et puis j’ai rencontré Francesco. Il a toujours été intéressé par la techno, et j’ai toujours été intéressé par la musique d’orchestre et le classique. Ce n’est pas comme si je voulais faire un album avec un orchestre, et que j’avais embauché un idiot qui n’y connaît rien en techno pour refaire mes titres…
Comment cela se passera-t-il en live ?
Carl Craig : Quand nous avons fait Versus pour la première fois, à la Cité de la Musique à Paris il y a des années, c’était avec un orchestre complet. C’est ce qu’on refera l’année prochaine, mais pour l’instant nous allons commencer avec un ensemble de synthés – moi-même et quatre personnes aux synthés, dont Francesco. Une tournée avec un orchestre, c’est non seulement très cher, mais difficile à mettre en place en termes de logistique : un orchestre se booke très longtemps à l’avance. Et puis c’est bien de prendre son temps. Je suis content d’ailleurs qu’on ait mis si longtemps à sortir l’album, je ne sais pas combien de versions on a pu faire, combien d’allers-retours entre l’écriture, l’enregistrement et la production. On a travaillé dur.
De ton côté Nina, on a l’impression que ta carrière de productrice est légèrement en stand-by depuis quelques années…
Nina Kraviz : J’ai tout de même placé des morceaux dans les sorties de Trip. Mais j’étais si absorbée par le label que j’ai un peu laissé la production de côté. Aujourd’hui, je ressens le besoin de reprendre, car j’ai collecté assez d’expériences et je ne connais pas meilleur langage que la musique pour les évoquer. Tu dois sortir un album quand tu le sens, quand tu ne peux plus faire autrement pour t’exprimer. Je ne suis pas une musicienne confirmée, ma musique est simplement une explosion de mes sentiments : je me mets devant mon ordinateur ou un synthé, je joue, et j’enregistre certains moments. Puis je n’y retouche jamais. Ce n’est pas écrit, ce n’est pas re-jouable – c’est aussi pour ça que j’ai arrêté de faire des lives. Mais de toute façon, vu que j’enchaîne les tournées depuis trois ans, je suis constamment sur la route, et je n’ai pas vraiment de chez-moi : mes instruments sont éparpillés partout dans le monde.
Au fait Carl, tu aurais une question à poser à Nina ?
Carl Craig : Vu la situation politique actuelle, je me demande… Si la Russie envahit les États-Unis, pourrais-tu devenir la maire de Detroit ?
Nina Kraviz : Uniquement si je peux passer 25 chansons de Marvin Gaye et de Carl Craig par jour sur la radio nationale !