En direct de Chrome Sparks au Badaboum
Pour sa première apparition en terres parisiennes, Jeremy Malvin alias Chrome Sparks a réussi à nous conquérir. Pendant près d’une grosse heure, l’Américain a livré une performance efficace où des beats assourdissants sont venus flirter avec des mélodies synthétiques à la fois épiques et apaisantes. Retour sur ce glorieux baptême.
Nous pénétrons vers 21 heure dans une salle du Badaboum déjà bien peuplée de gens qui remuent la tête au rythme de la musique. Le warm-up vient tout juste de débuter et c’est Crayon, pensionnaire du label Roche Musique (où l’on croise notamment FKJ et Darius), qui est à la baguette. Auteur du récent single « Ocean 7, Pt 2 (ft. Gracy Hopkins) », l’homme au bonnet joue principalement ses productions (« Flee« , « Bones« , « Forgetting Myself » entre autres) excepté un remix du rappeur Desiigner, en mélangeant future beats et chillwave estivale. Alternant entre accords de grattes, batterie électronique et quelques notes de clavier, le garçon nous offre un live d’une demie-heure teinté de beats hip-hop et parvient avec élégance à chauffer la salle et proposer une mise en bouche alléchante avant le show de Chrome Sparks.
Après vingt minutes de répit, les lumières s’éteignent. Et c’est au tour de l’attendu Chrome Sparks de nous faire vibrer. Mission accomplie. Entouré de ses contrôleurs, de ses deux synthés (le Prophet 08 en face de lui et Minimoog Voyager sur sa gauche – et oui, du bon matos !) et d’un écran projetant derrière lui des images abstract, le New-Yorkais ne tarde pas à donner le ton de la soirée avec, en guise d’introduction, l’ambiance hypnotique et les vocaux au ton prophétique de « The Meaning Of Love« , premier morceau de son EP Goddess. Il s’élance ensuite sur le frissonnant et rétro-futuriste « Goddess« , dernier track dudit EP.
Les claquements de mains retentissent et l’Américain ne cache pas sa joie de pouvoir (enfin) jouer en France. Et c’est pour le plus grand plaisir de nos oreilles que le garçon commence à dérouler les arpèges de l’homérique « Send The Pain On », issu du maxi Sparks. Tout comme nous, Chrome Sparks est en plein feu de l’action et réalise d’amples mouvements autour de ses machines à chaque drop épique du morceau. Le producteur nous offre même ces fameuses grimaces que les batteurs ont l’habitude de faire lorsqu’ils sont au paroxysme de leur performance – background de percussionniste oblige.
Place ensuite aux sonorités club et entraînantes. En milieu de concert, Chrome Sparks joue des productions moins mélodieuses mais toujours au summum de la puissance analogique à l’image de son EP Parallelism ainsi que son dernier titre « Wave« . Car l’un des points forts de ce live aura été cette capacité à jongler entre mélodies downtempo et musique dansante. Cela fait maintenant presque une heure qu’il joue et c’est pour le plus grand bonheur du public qu’il nous balance son tube « Marijuana » (où il utilise la sample du morceau funk « Could Heaven Ever Be Like This » d’Idris Muhammad, que Jamie xx a également emprunté sur « Loud Places« ) avant de finir sur le fulgurant « Mannus & Venus« . Après plus d’une heure de show et suite au traditionnel rappel de la foule, Chrome Sparks nous offre un dernier morceau pour l’instant inconnu au bataillon – sans doute un titre de son futur EP – sous un applaudissement général.
Meilleur moment : Le drop fantastique de Chrome Sparks lorsqu’il envoie « Send The Pain On ».
Pire moment : Les basses un peu trop fortes et grésillantes mettant en retrait la mélodie du morceau « Marijuana », dommage !