Chronique : ADULT. – « Detroit House Guests »
Extrait de Tsugi n°100, toujours en kiosque et disponible à la commande sous ce lien.
Formé à la fin des années 90, le duo de Detroit ADULT., ancien héraut de l’électroclash, n’en aura gardé que le look – noir total, perfecto et coupe en épi. Vingt ans après ses débuts, le couple livre un projet à la frontière entre expérimentation d’artiste (ce qu’ils sont aussi par ailleurs) et revendication punk. Si l’idée a germé dans les années 2000, il faut attendre 2014 et l’obtention d’une bourse pour qu’ADULT. soit financièrement en mesure d’inviter tour à tour six artistes à littéralement vivre avec eux pendant trois semaines pour enregistrer des morceaux. Le résultat, le bien nommé Detroit House Guests, est à la hauteur du casting (on y croise, entre autres, Michael Gira de Swans, Douglas McCarthy du culte Nitzer Ebb ou encore Shannon Funchess de Light Asylum). Vu la moyenne d’âge, on aurait pu s’attendre à un revival 90’s. Il n’en est rien. L’album est à situer entre The Knife, pour sa capacité à rendre poreuses les frontières entre punk, électro et musiques expérimentales, et Golden Teacher pour l’aspect passablement tripé de certains morceaux. Chamanisme roboratif (“P rts M ss ng”, “As You Dream”) new wave déviante (“Stop”) ou envolées sous substance (“As You Dream”), ADULT. et ses copains offrent une dose de syncrétisme racé. (Quentin Monville)
Detroit House Guests (Mute/PIAS), sorti le 17 mars. A noter qu’ADULT. sera en France cet été dans le cadre du chouette festival Visions. La cinquième édition du festival se tiendra du 4 au 6 août 2017 au fort de Bertheaume à Plougonvelin, aka un lieu de rêve avec vue sur la mer, avec ADULT. donc, mais aussi DRVG Cvltvre, Giant Swan ou Komplikations.