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1 février 2017

La Machine du Moulin Rouge a sept ans et ne compte pas s’arrêter de grandir

par Mathilde LESAINT

Déjà sept ans que la Machine du Moulin Rouge existe. La boîte du quartier Pigalle a réussi au fil des soirées et des plateaux d’artistes alléchants à s’installer comme l’un des meilleurs clubs de Paris aux côtés du Rex ou de Concrete. Sûrement parce que La Machine c’est une programmation souvent exigeante en clubbing ou en concert, trois salles différentes et depuis un peu plus d’un an un bar où se croisent expositions, dégustations et performances. Et l’équipe ne compte pas s’arrêter là comme nous ont raconté les trois programmateurs de ce véritable lieu de vie.

Vendredi, La Machine fêtera son âge de raison lors d’une grande soirée d’anniversaire de 19h à 7h, où sept artistes ou collectifs se produiront dans les trois salles du club. On nous parle de Anetha de BLOCAUS, Akil de Dure Vie, Théo Muller de Midi Deux ou encore Guillaume Biau du Mellotron.

Depuis votre création il y a sept ans vous n’avez pas cessé de vous agrandir…

Michaël Mateescu : Oui, on a toujours voulu évoluer, et organiser des événements assez variés. C’est pourquoi on a lancé le Bar à Bulles !

Comment avez-vous réussi a créer le Bar à Bulles ?

Mi : A l’origine tous les espaces étaient utilisés par le club. Mais on a cassé des murs il y a deux pour aménager le Bar à Bulles et sa terrasse. Grâce à ce nouvel endroit on a pu diversifier nos activités, du lancement de magazines, aux dégustations d’huîtres en passant par des expos, mais aussi des événements transversaux sur la musique, l’art visuel ou le cinéma. Et on veut continuer sur cette lancée cet été avec une nouvelle terrasse en haut de La Machine.

Marc Resplandy : C’est vrai que le Bar à Bulles a donné une toute autre dimension à La Machine. Au début, on était un simple un club et maintenant La Machine est un véritable lieu de vie ouvert de jour comme de nuit. En plus, il n’y a pas vraiment d’espace comme ça à Paris qui donne la possibilité de faire autant de choses différentes.

Mi : On a une visée assez artistique de notre travail, c’est d’ailleurs ce qui différencie un club d’une discothèque.

Comment définiriez-vous votre public ?

Ma : Comme on propose des soirées très différentes en terme de programmation, le public change beaucoup. Il n’y a pas le même style de personnes aux soirées We Are The 90’s qu’aux soirées techno par exemple. Je pense que c’est d’ailleurs la force de La Machine, on subit moins les tendances.

La machine a racheté La Loco, il y a sept ans maintenant, ca n’a pas été trop difficile au début ?

Ma : On est arrivés en 2012 et 2013, on organisait déjà des soirées à Paris. Moi à Sntwn, Michael à Refraction et Théo à Midi Deux. On a débuté au moment où le boom techno commençait avec les débuts de Concrete. On a lancé ce projet avec l’envie de proposer des soirées un peu pointues. A ce moment-là il y avait moins de concurrence, les artistes étaient moins chers, ils jouaient moins et du coup on pouvait arriver avec des plateaux à trois, quatre noms jamais vus à Paris dans une salle et avec un budget qui le permettait.

Mi : C’est étonnant, parce qu’on avait de plus gros noms il y a trois ans qu’aujourd’hui et pourtant la salle est en meilleure santé, il y a plus de monde à nos événements. Et pourtant nos programmations sont moins fortes en termes de gros artistes.

Ma : Il y a plusieurs facteurs je pense : à l’époque on misait beaucoup plus, on prenait beaucoup de risques… Et quand ça ne marchait pas on perdait vraiment beaucoup ! Désormais on a trouvé notre vitesse de croisière grâce aux différentes activités. Et puis le public est plus nombreux à aimer ce genre d’événements.


©Remy Golinelli

La Machine invite énormément de collectifs à ses soirées, pourquoi faire appel à eux ?

Théo Muller: C’est nécessaire parce qu’un collectif a son réseau. Travailler avec eux nous permet de ramener des gens auxquelles on aurait peut être pas pensé.

Avec le « Dada Temple », la salle du sous sol, vous semblez vouloir proposer une programmation plus défricheuse…

T: La Machine a plus ou moins toujours eu cette envie de programmer des petits artistes techno, mais c’est vrai que La Chaufferie n’était pas assez utilisée avant, c’est pour cela que nous avons voulu lancer le projet Dada Temple.

Dada Temple, ça a un rapport avec le courant dada ? 

T: Oui tout à fait. J’aimais bien les concepts défendus autant par les visuels que par les idées des dadas. Et c’est les 100 ans du Dada cette année donc ça semblait êtreune bonne idée.

Une des citations les plus connues du Dadaïsme dit « On vous marche sur les pieds c’est Dada. Si vous avez des idées sérieuses sur la vie, si vous faites des découvertes artistiques et si tout d’un coup votre tête se met à crépiter, si vous trouvez vos idées inutiles et ridicules, c’est dada qui commence à vous parler. » Cela donne une bonne définition de l’esprit du Dada Temple ? 

T : Au final il y a pleins de citations dadas qui s’appliquent à la techno. Et puis dada au final c’est rien …


©Remy Golinelli

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