Nos dix albums préférés de 2016
Chaque mois de décembre, c’est la même chose : chacun regarde dans le rétro pour essayer d’établir sa liste des meilleures sorties de l’année. A Tsugi, c’est souvent un peu compliqué, tant nous tenons à toujours rester éclectiques dans nos goûts… Quitte à parfois ne pas être du tout d’accord à la rédac’ ! Alors, en cette année de 49.3, nous avons décidé de remettre à la mode la démocratie. Chaque contributeur régulier de Tsugi, pigistes compris, a proposé son top 10. Trente-six tableaux Excel plus tard, on a établi une moyenne… Et un top 50, sorte de gloubi-boulga des goûts de chacuns.
10. Justice – Woman (Because Music)
Après cinq ans de silence studio, c’est peu dire que le nouvel album de Justice était attendu. Les fans de la première heure ont le droit d’être surpris : Woman, concocté en hommage aux femmes de leur entourage, est un disque disco, pop, pétri de tubes (« Randy », « Stop », « Safe & Sound »)… Et bougrement efficace. (Clémence Meunier)
Sorti le 18 novembre
9. Radiohead – A Moon Shaped Pool (XL Recordings)
Organique, symphonique, magnifique… On pourrait sortir des caisses d’adjectifs en -ique pour décrire ce A Moon Shaped Pool, nouvel album mélancolique (encore un -ique !) de Thom Yorke et consorts. Adieu bidouillages machinistes et autres bip-bips ayant marqué la période de The King Of Limbs : Radiohead apparaît ici apaisé et de retour au sommet, porté notamment par l’envoûtant « Daydreaming ». (Clémence Meunier)
Sorti le 8 mai
8. Andrew Weatherall – Consolamentum (Rotters Golf Club)
Figure tutélaire de la scène électronique européenne depuis presque 30 ans, Andrew Weatherall a traversé toutes les époques et tous les styles avec la même maestria, jusqu’à être élevé au rang de divinité électronique. Pour Consolamentum, version remixée de son album Convenanza, l’Anglais a su réunir un casting 5-étoiles de retoucheurs experts en ambiances sourdes, en dub-techno moite et en tempos lourds. Du grand art, à la mesure de Lord Sabre. (Benoît Carretier)
Sorti le 21 octobre
7. Kate Tempest – Let Them Eat Chaos (Universal/Caroline)
Romancière, dramaturge reconnue, slameuse, la Britannique relève avec brio le défi du deuxième album. Sur un tapis électronique vénéneux, ses rimes explosives marient la tradition contestataire du rap à une poésie inquiète. Accent cockney et voix androgyne pour dénoncer individualisme, machisme, pauvreté ou dérèglement climatique. Classe et indispensable. (Antoine Dabrowski)
Sorti le 7 octobre
6. PNL – Dans la légende (QLF Records)
Il n’y a pas de polémique PNL. Jeunes, voire très jeunes, vieux, voire très vieux, rappeurs, rockers ou fans d’électro, tous ont succombé aux deux frères Ademo et N.O.S., hauts responsables de la fulgurance de cette écriture lunaire à la fois désespérée et naïve plaquée sur des beats minimaux et lymphatiques. Bien partis pour durer. (Patrice Bardot)
Sorti le 16 septembre
5. James Blake – The Colour In Anything (Mercury Records)
Le brillant anglais James Blake achève sa transition soul avec un disque déchirant, où la production se fait moins immaculée, moins précise, pour laisser toute la place à des chansons qui puent la rupture et l’amour qui s’évanouit. (François Blanc)
Sorti le 6 mai
4. Paradis – Recto Verso (Barclay)
C’est une bizarrerie. Jusqu’à Paradis, rares sont les exemples de house chantée en Français. En tout cas, sur l’entière durée d’un album. On s’est retrouvé sur cette musique et ces textes inspirés, convoquant aussi bien Alain Chamfort que Junior Boys. Une réussite qui n’est pas uniquement discographique mais aussi scènique et ça il fallait vraiment le faire ! (Patrice Bardot)
Sorti le 23 septembre
3. Kaytranada – 99.9% (XL Recordings)
Longtemps attendu, ce premier album du Canadien Kaytranada ne déçoit pas, quelque part entre hip-hop, house et funk, traversé de guests brillants (Anderson .Paak, BADBADNOTGOOD, Vic Mensa) et de tubes gigantesques (« Glowed Up », « Together », « Weight Off »). (François Blanc)
Sorti le 6 mai
2. Moderat – III (Monkeytown Records)
Troisième volet de la carrière du trio allemand, le bien-nommé III signe le grand retour de l’alliance Modeselektor–Apparat après de longues années d’absence. Entre temps, deux des trois compères sont devenus papas et cela se ressent dans la manière dont ils ont produit cet album – bien plus léché et moins fouilli que son prédécesseur. Résultat, III regorge de tubes intenses et mélodieux et prouve que les trois Berlinois en ont encore sous la pédale ! (Manon Chollot)
Sorti le 1er avril
1. Frank Ocean – Blonde (Boys Don’t Cry)
Franky a enfin brisé le silence et Blonde est tout ce qu’on n’osait espérer : une collection de chansons poignantes (la première moitié du disque est une pure folie), produite avec un souci du détail que l’on n’avait probablement jamais croisé dans un disque de soul et de R&B. (François Blanc)
Sorti le 20 août
Et… Un album qu’on a vachement moins aimé : M83 – Junk (Naive)
Unanimité : Junk a été largement plébiscité comme étant l’album le plus décevant de l’année. Instrumentaux à la Croisière s’amuse, ambiance cheesy bien loin de l’univers poétique et atmosphérique auquel il nous avait habitué, pochette discutable, revival eighties du côté le plus ringard de la force… C’est non.